Abdelfattah Karmane
Un plateau de fruits d'été, les Oudayas de Rabat, la médina de Fès, des objets ménagers antiques, des portraits d'hommes, de femmes et de personnes âgées….
C'est l'ensemble des éléments immortalisés par le pinceau de Abdelfattah Karmane. Avec des couleurs vivantes, des dimensions correctes, il trace sans défaut ce qu'il voit et ce qu'il inspire dans des tableaux réalistes. Pour s'exprimer sur la toile, Abdelfattah Karmane a choisi le style figuratif. Un style où l'artiste épouse le naturalisme et le réalisme pour produire des œuvres qui deviennent au fil de la création de vrais bijoux qui forcent notre admiration. Karmane, lui, nous séduit par la richesse de ses sujets, le raffinement de sa palette, la précision de la lumière qu'il laisse pénétrer dans ses espaces d'art. Il dévoile sur cette mosaïque de couleurs et de formes une touche d'incroyable sûreté. Il dépasse l'austérité pour devenir par moments érotique en décrivant le geste et en retraçant le mouvement. Le tout est fait dans une qualité irréprochable.
«Le travail de Karmane présente une hyper-sensibilité à la couleur, à la texture, à la lumière, à la forme, à la densité et même aux vibrations spirituelles du sujet choisi», expliquent Terence MacCarthy et Andrew Clandermond. Réels, les fruits de Karmane nous donnent l'impression qu'on peut se servir et consommer sans modération. Les couleurs éclatantes de ses fruits rouges sont tout simplement alléchantes. Dans «Nature morte aux figues de barbarie», l'artiste nous donne le sentiment qu'on pourrait soulever le panier de raphia par ses anses de jonc, toucher la peau luisante des fruits épineux, la moelleuse texture du tapis de soie soigneusement drapé, ou la douceur fraîche des zelliges au dessin complexe. Ce tableau est éclatant ; la perspective et la luxuriance de la composition sont tellement parfaites qu'il s'agit d'un descendant spirituel de "l'École hollandaise", selon les mêmes critiques d'art. Au fil de chaque tableau de nature morte, le plasticien montre de la même capacité exceptionnelle à utiliser sa palette pour donner l'illusion de la texture. Que ce soit sur le duvet soyeux et érotique ornant la peau des pêches, sur le brillant du marbre ou de la douce lumière réfléchie par une coupe en céramique de Fès, l'artiste s'amuse à jouer avec ses talents de créateur en donnant de la valeur à chaque chose que son pinceau configure.
Les paysages naturels comme ceux des Oudayas vues de Salé nous sont présentées avec une sensibilité aiguë de l'artiste. Il les étale sur sa toile avec une grande sûreté de la composition, le contrôle exceptionnel des couleurs. Le tout est magnifique. Loin des fruits et des objets, le pinceau de Karmane donne vie également à des portraits qu'il nomme «la sagesse» ou «la campagnarde». Des hommes et des femmes naturels sont dénués de tout ce qui est posé ou prétentieux, d'une palette si subtile, si sensibles à la lumière, qu'il ne s'agit pas simplement de portraits représentant de vieux hommes ou de vieilles femmes. Ils distillent l'essence même des personnages, leurs souffrances, leur sagesse, leur noblesse. Son talent de paysagiste est évident encore une fois. Cette escale à la ville ocre est une nouvelle étape dans le voyage de Abdelfattah Karmane qui l'emmène autour du monde afin de dévoiler son art. Le peintre, jeune par son âge mais grand par son talent, a sillonné le monde afin de montrer ses toiles en France, en Russie, en Italie, au Portugal et il a encore un long chemin à faire.
«Le travail de Karmane présente une hyper-sensibilité à la couleur, à la texture, à la lumière, à la forme, à la densité et même aux vibrations spirituelles du sujet choisi», expliquent Terence MacCarthy et Andrew Clandermond. Réels, les fruits de Karmane nous donnent l'impression qu'on peut se servir et consommer sans modération. Les couleurs éclatantes de ses fruits rouges sont tout simplement alléchantes. Dans «Nature morte aux figues de barbarie», l'artiste nous donne le sentiment qu'on pourrait soulever le panier de raphia par ses anses de jonc, toucher la peau luisante des fruits épineux, la moelleuse texture du tapis de soie soigneusement drapé, ou la douceur fraîche des zelliges au dessin complexe. Ce tableau est éclatant ; la perspective et la luxuriance de la composition sont tellement parfaites qu'il s'agit d'un descendant spirituel de "l'École hollandaise", selon les mêmes critiques d'art. Au fil de chaque tableau de nature morte, le plasticien montre de la même capacité exceptionnelle à utiliser sa palette pour donner l'illusion de la texture. Que ce soit sur le duvet soyeux et érotique ornant la peau des pêches, sur le brillant du marbre ou de la douce lumière réfléchie par une coupe en céramique de Fès, l'artiste s'amuse à jouer avec ses talents de créateur en donnant de la valeur à chaque chose que son pinceau configure.
Les paysages naturels comme ceux des Oudayas vues de Salé nous sont présentées avec une sensibilité aiguë de l'artiste. Il les étale sur sa toile avec une grande sûreté de la composition, le contrôle exceptionnel des couleurs. Le tout est magnifique. Loin des fruits et des objets, le pinceau de Karmane donne vie également à des portraits qu'il nomme «la sagesse» ou «la campagnarde». Des hommes et des femmes naturels sont dénués de tout ce qui est posé ou prétentieux, d'une palette si subtile, si sensibles à la lumière, qu'il ne s'agit pas simplement de portraits représentant de vieux hommes ou de vieilles femmes. Ils distillent l'essence même des personnages, leurs souffrances, leur sagesse, leur noblesse. Son talent de paysagiste est évident encore une fois. Cette escale à la ville ocre est une nouvelle étape dans le voyage de Abdelfattah Karmane qui l'emmène autour du monde afin de dévoiler son art. Le peintre, jeune par son âge mais grand par son talent, a sillonné le monde afin de montrer ses toiles en France, en Russie, en Italie, au Portugal et il a encore un long chemin à faire.
La source d'inspiration
Les ravissantes natures mortes de l'hyperréaliste Abdelfettah Karmane sont imprégnées de l'intemporalité sereine des œuvres des grands maîtres hollandais des XVIe et XVIIe siècles. Ces peintres-là, qui travaillaient pour une élite de la bourgeoisie marchande, produisaient des peintures exquises et précieuses d'objets usuels luxueux, d'oranges, de tulipes, par exemple, quand ces fruits et ces fleurs étaient à la fois rares et exotiques, ou encore de porcelaines chinoises Ming, de gobelets en verre de Venise, de riches tapis persans en soie. Ils représentaient l'opulence des intérieurs, les tissus précieux, les objets fragiles en une véritable litanie en l'honneur du bon goût des marchands, de leur luxe discret tempéré par la frugalité. Cette «École Hollandaise» cherchait à exprimer un sécularisme humanitaire en délaissant l'art religieux au profit de thèmes bourgeois, et les portraits «de propagande» exaltant princes et nobles au profit de portraits «domestiques et républicains». Le réalisme, s'il n'est pas entièrement vaincu par les mouvements expressionniste, cubiste et surréaliste a certainement perdu la faveur de philistins d'avant-garde qui admirent des étalements de couleurs appliqués au hasard sur des toiles tourmentées plutôt que le raffinement d'une technique, une beauté de forme, la richesse d'une palette, la précision d'une représentation.
Source: Le Matin
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