Abdelkader Laaraj
Plusieurs lectures de l’œuvre de Abdelkader Laaraj évoquent l’imaginaire d’un artiste obnubilé par le désir du vol, de l’élévation et de l’altitude, comme le souligne l’artiste Azdine Hachimi Idrissi. «Planer ou évoluer dans les airs semble être une aspiration nodale qui structure l’imaginaire de Abdelkader Laaraj. Certains ont perçu une logique onirique ou un désir de grands espaces. D’autres évoquent le feu d’artifice et la fête, accompagnée de farandoles aériennes. Quelques-uns n’ont vu qu’un monde grouillant de “personnages minuscules colorés” ! En tout cas, l’œuvre de Laaraj est profonde même si elle donne à voir un “monde jubilatoire”... similaire à celui de l’enfance, cherchant à se jouer des lois de la physique et défiant la pesanteur», explique-t-il.
Selon Azdine Hachimi Idrissi, Laaraj confère à ses «humanoïdes» la fabuleuse faculté de planer dans les airs. «Comme si la main et le pinceau de Laaraj étaient pris, eux-mêmes, par le mouvement de voltige qu’ils impulsent aux “entités volantes”. Pour parachever l’illusion optique, on a l’impression que ces personnages maîtrisent les vents d’altitude comme des oiseaux planeurs. Ils se laissent porter par les courants aériens, tournoient, plongent ou montent en chandelle… en ajustent leur vol selon les flux». D'après Mohamed Benaïssa, le secrétaire général de la Fondation du Forum d’Assilah, «Abdelkader Laaraj est de ces artistes qui ne peuvent que créer l'étonnement. Singulier dans sa démarche, profondément attaché à son univers intérieur, il ne cesse de créer et de recréer la féerie de ce monde fascinant, plein de légèreté et d'une gaieté surprenante». Toujours hautes en couleur et en mouvement, les compositions de Laaraj fascinent et invitent à la rêverie. Ses créations nous transportent dans un univers enfantin de rêve.
Source: Le Matin