Abdellah Boukil
Boukil, le – fameux plasticien des sables- est né en 1962 à Marrakech. Depuis toujours, Boukil aspire à une quête perpétuelle de liberté, de pureté et d’harmonie avec le monde dans lequel il vit.
D’une rigoureuse authenticité, il nous donne à voir sa volonté d’appréhender les formes surprenantes de l’astral, de l’Invisible, voire de l’interférence des Mondes.
Pour développer cette quête, Boukil a choisi un matériau noble, riche, fragile, vivant, reflet de notre histoire : le sable.
Premier obstacle résolu : comment stabiliser ce matériau volatile, sans le dénaturer ?
Grâce à Boukil, le sable se minéralise et se pétrifie comme un retour à son état originel solide : résistant et se rigidifiant dans le temps.
Le sable est devenu inséparable de Boukil et de ses créations. Il s’est avéré être le seul moyen d’exprimer avec justesse ses véritables ressentis.
Boukil fragmente l’image pour exprimer l’éclatement de la perception. Le regard du public ainsi libéré appréhende l’impalpable et le sublime, dans le secret de l’amalgame.
Fils de la société arabo-musulmane qui tend vers la modernité occidentale, Boukil est un observateur attentif. Ses œuvres traduisent la tradition orale, les non-dits.
Dans cette société, la représentation est tabou ; d’où une certaine tension, entre abstraction et figuration. Aussi, est-il hanté par les corps et par les relations de couples (au sens large). Il conçoit ses œuvres à partir de la vie quotidienne qu’il fixe dans l’espace-temps.
A une époque où les cultures occidentales et orientales se confrontent, Boukil reste fidèle à lui-même et à son sens du partage. Son œuvre bannit les tabous pour ouvrir les portes de son univers au regard de l’autre et transmettre sa double culture et sa vision du monde.
Ses tableaux s’apparentent à une mise à nu cérébrale, dont la forme est le thème de prédilection de Boukil. Le sable, ses œuvres en contiennent plusieurs et invite le spectateur à découvrir se mécanisme pictural par reliefs, en fonction du placement par rapport au tableau. Boukil se définit comme un Eco-citoyen et de par ses actes de tous les jours, il lutte contre les méfaits de l’homme sur la nature. Le sable est sa seule arme, et il exprime dans ses travaux, toute sa philosophie. Sous ses doigts naissent des portraits issus de la nature. Avec le sable, plusieurs font des châteaux. Boukil a choisi de faire des tableaux. Sûrement moins éphémères, à notre grand bonheur.
Boukil a choisi son chemin, celui de la témérité sans provocation, celui de l’essence des choses qui en l’occurrence est une identité. L’ensemble des sculptures nous enseigne l’amour des formes. Regarder une œuvre, dont l’heure n’aura, elle, pas changé, comme immobilisée pour l’éternité, est une façon de nous évoquer notre finitude. Et quel autre matériau que le sable, celui que l’on manipule depuis l’enfance, peut le mieux le faire passer? Boukil en surfant entre l’humilité et la générosité. Ce sont des objets collés qui nous émerveillent ou nous heurtent lorsqu’on se retrouve face à ses réalisations. Boukil vit et travaille à Marrakech. Il expose un peu partout dans le monde.
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