Abderrahim Makhlouf est né en 1961 à Bab Berret (Maroc). Après avoir étudié à l'École des Beaux-arts de Tétouan et à l'École des Beaux-arts de Nancy, il vit aujourd'hui entre Paris et Tanger.

Sa première école fut néanmoins la montagne du Rif dans laquelle il grandit. Très tôt, il découvre et apprend à regarder les couleurs et les contrastes, les jeux de lumière et d’ombre par lesquels sont animées les forêts qui l’entourent. Tranquille, majestueuse, la nature est pour lui une source d’inspiration autant qu’un refuge. En son sein il découvre un sentiment de liberté qu’il n’a cessé de retravailler depuis dans son art.

Peintre de la couleur et de la matière, sculpteur, il reconfigure le monde qui l'entoure par l'abstraction. Son art est le fruit et le miroir des relations complexes qui lient les hommes et les sociétés. Émigré, immigré, il nourrit ses œuvres des rapports de force, explicites ou inconscients, souvent tortueux, qu'il a pu observer au fil de ses pérégrinations.

De l'enfance qu'il a vécue sous le règne de Hassan II dans un Maroc encore divisé par les souvenirs de la double colonisation française et espagnole, à son arrivée dans la banlieue parisienne après avoir vécu à Metz et Amsterdam, Abderrahim Makhlouf peint les tensions et les relations souvent conflictuelles nées de l'Histoire, de la politique et de la confrontation des cultures.

Les pigments et la colle qu'il mélange sur ses toiles, aussi bien que les fils qu'il coud dessus expriment et mettent en scène ces rapports de force au sein desquels un équilibre reste indéfiniment à trouver.

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