Ahmed Krifla
Ahmed Krifla, peintre autodidacte, est né et a grandi à Taza.
Très jeune, il s’intéresse au dessin et à la peinture et décide d’en faire son métier. Orphelin, Ahmed Krifla a développé rapidement une grande sensibilité et c’est dans la peinture qu’il l’a exprimée.
Aujourd’hui, il ne peint plus car son âge avancé ne le lui permet plus, mais tout au long de sa carrière de peintre, il a fait le portrait de Taza, sa terre natale, qu’il n’a jamais voulu quitter.
Sa peinture est figurative puisqu’il peint beaucoup les paysages et les scènes de famille, comme par exemple un champ de blé, un coin boisé, une oliveraie, une humble demeure avec une femme penchée sur des poteries qui sèchent.
Mais ses tableaux, originaux, ont un côté un peu surréaliste, avec des couleurs vives (rouge, orange, violet…). Il travaille aussi sur les ombres et lumières, ce qui transforme un peu le réel et nous plonge dans un monde imaginaire.
C’est un peintre frénétiquement attaché à la réalité des personnes et des choses qui l’entourent.
Il amène des scènes de sa vie quotidienne à exister.
L’ensemble de son travail montre qu’il a été constamment un observateur à l’œil alerte, volontiers fasciné, en même temps qu’un rêveur capable de saisir au vol les éléments merveilleux et inquiétants de la nature. Il s’appuie souvent sur des photographies pour peindre ses tableaux.
Il sort rarement sans son appareil photographique et fixe lors de ses promenades, tout ce qui lui paraît susceptible de subir un traitement pictural. Ces photos tiennent lieu d’un document de travail. Elles sont sinon les garde – fous qui incrustent Krifla dans la réalité de son environnement, du moins le matériel qui lui est indispensable pour rester tout près de ce qu’il cherche à peindre.
Mais inutile de préciser que le réalisme de Krifla est un réalisme créateur, et que si la photographie évoque le résultat définitif de la toile, l’œuvre ne ressemble en rien au support qui a servi à sa matérialisation : la peinture est infiniment plus belle.
Certains tableaux de Krifla semblent être sortis d’un rêve. Ils sont peints sans couleurs ; des abrégés, en quelque sorte, d’une réalité aux tons fantomatiques. Il ne s’agit pas pourtant d’un choix esthétique, mais d’une nécessité. Krifla hume la peinture quand il entre dans des ateliers de peintres pour qui la question des moyens consubstantiels à l’exercice de leur art ne se pose pas.
On peut voir dans les champs qu’il représente une curieuse perspective d’autodidacte, plane et profonde, et dont rien ne dissimule la ligne où terre et ciel se rejoignent. Il faut songer à la ligne d’horizon telle qu’on peut l’observer à la mer pour avoir une représentation juste de la perspective de Krifla.
Dans les paysages qu’il peint, Krifla accorde un très vif intérêt aux arbres. Et ce n’est jamais au feuillage d’un arbre qu’il s’intéresse, mais aux ramifications inquiétantes de ses branches. De telle sorte qu’il n’existe pas d’arbres anodins ou paisibles dans les tableaux de Krifla : tous sont animés par une vie prête à bondir, tous présentent des aspects menaçants.
Là où il va, Krifla s’émerveille devant les grands arbres.
Source: Artmap
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