Antonio Fuentes
un artiste accompli faisant partie d'une pléiade de grands peintres modernes à telle enseigne que les critiques parlent de Fuentes comme le Picasso de Tanger. Une occasion de revenir sur la vie et le travail d'un grand amoureux du Maroc. Un natif de la ville qui a réservé toute sa vie à en rendre la beauté, la diversité et les paradoxes. Retour sur une histoire d'amour entre un peintre et sa ville.
Il y a dans l'histoire de Tanger, quelques pages oubliées ou occultées. Parfois par ignorance, d'autres fois par simple négligence. Antonio Fuentes fait partie de l'héritage et le patrimoine humain de la ville au même titre que les monuments urbains qui ont donné à la cité du détroit sa classe cosmopolite. Fuentes est né à Tanger, autant dire avec lui, qui aimait le souligner qu'il était «un hijo de Tanger».
Il a vu les jours dans les ruelles en dédalle de la ville, vécu auprès du peuple, grandi en sillonnant les artères, les derbs, nageant avec ses amis marocains dans la baie. On apprend par un beau texte de l'exposition de la Medina Art Gallery qu'«Il est né le 8 Octobre 1905 à l'Hôtel Fuentes, propriété de ses parents, au cœur du Petit Socco. L'Hôtel était populaire constitué et meublé d'artistes. C'est là que Camille Saint-Saëns a composé son chef d'œuvre Danse Macabre. Fuentes, depuis son enfance a démontré une aptitude remarquable pour le dessin. A l'age de 13 ans, il trouva un emploi en tant qu'illustrateur de «Heraldo de Marruecos», puis a travaillé en freelance à la commission pour plusieurs journaux y compris «La Esfera» et «El Nuevo Mundo». Sa culture journalistique a présidé, très tôt à sa connaissance de son milieu.
Ses tournées, ses reportages, ses enquêtes auprès des populations, sa passion pour l'image, l'instant, l'impression, l'émotion, ont fait de lui un œil ambulant d'une acuité unique et d'une rigueur dans l'approche qui fait dire à ses exégètes : «sa passion pour la rue et les visages a cette force de la révélation. Fuentes avait la générosité de la retenue ».
Et c'est vrai. Cet homme savait vivre modestement, au cœur des gens, mais sans fracas, ni volonté de gloire. Dans une magnifique étude sur la vie et le parcours d'Antonio Fuentes, Andrew Clandermond et Dr. Terence tracent les points cruciaux d'une vie peu ordinaire. On apprend qu'«Entre 1920 et 1925, il a étudié la peinture à Madrid à l'Académie Royale de San Fernando. Presque immédiatement après, il s'est engagé dans l'armée espagnole. En 1929, ayant achevé son service militaire, Fuentes s'est installé à Paris où il s'est inscrit à l'Académie de la Grande Chaumière.» Son avenir n'était pas tracé pour autant et l'appel de Tanger était vivant, vivifiant et lancinant. Le peintre en puissance ne pouvait se résoudre à passer sa vie en militaire. L'artiste en lui germait depuis l'enfance. Et il savait que d'autres choses l'attendaient au Maroc. Mais il fallait attendre, prendre son mal en patience. «Il s'est pris en charge financièrement durant cette période en dessinant des caricatures sous forme de sketchs de personnalités espagnoles célèbres pour «La Semaine de Paris». Beaucoup de celles-ci étaient ses amis entre autres Manuel de Falla, Andrés de Segovia et Vicente Escudero. Bien sûr il s'est associé également avec des peintres Espagnols contemporains tels Souto, Pelayo et Bores et ses œuvres ont été indubitablement influencées par le cubisme.» Juan Gris, George Braque et Pablo Picasso, trois précurseurs qui, déja dans les années 10 avaient trouvé une autre forme pour dire le monde. Le surréalisme n'était pas encore né, mais Cesanne avait scellé le sort du modernisme. Quand arrivent les années trente, Fuentes est un homme accompli. Sa vie sera celle d'un prodige, où le voyage tient une bonne place : «En 1935, il s'est installé à Rome en s'inscrivant à «la Academia Española de Bellas Artes» (1935-1940). Pendant sa période estudiantine, il a peint le portrait d'un souverain espagnol exilé, le Roi Alfonso XIII (Le portrait a été récemment vendu aux enchères à Madrid et aurait été acheté par le Roi Juan Carlos). Au cours de cette période, Fuentes était représenté commercialement par la «Galeria Della Ordine della Valigia” à Venise.» L'Italie, la guerre, la peinture, le dessin, Fuentes sait où il va et a déjà posé les jalons de son avenir.
Le retour à Tanger
Il le savait Antonio, que sa vie était à Tanger. L'intermède des études, les armes, les séjours artistiques le préparaient à ce retour au bercail. Fuentes n'a jamais été aussi heureux qu'à Tanger. Quand il y revient après la guerre, il sait que sa place est parmi les tanjaouis, comme lui. Mais comme il l'a souvent répété, «il fallait m'éloigner du lieu de ma naissance pour l'aimer davantage». Oui, la privation face au désir. La frustration d'un peintre qui n'atendait que l'instant de reprendre sa ronde d'observateurs, de spéléologue de la vie tangérine. «Fuentes est revenu à Tanger en poursuivant sa carrière en qualité d'artiste professionnel. Au cours des années 1950 et 1960, il a participé à plusieurs expositions collectives locales. La manifestation de groupe la plus importante s'est tenue le 18 Décembre 1965 au Casino Municipal de Tanger. Outre Fuentes, les artistes participants furent Brion Gysin, Mohamed Hamri, Mohamed Ben Ali R'bati, Bachir Skiredj.» souligent Andrew Clandermond et Dr. Terence MacCarthy. Une certaine reconnaissance, mais pas à la mesure de l'homme et de l'artiste. Ce qui a eu un impact sur sa psychologie. Fuentes vivait mal l'ignorance de son talent, malgré l'engouement de plusieurs passionnés : «A partir de la moitié des années 1960 et au-delà, Fuentes devenait de plus en plus renfermé et solitaire et a commencé à se retirer de la vie publique. En 1966, l'Association Nationale des Beaux-Arts à Rabat avait organisé une exposition de son œuvre sous le titre «Le Réveil de l'Afrique», suivie en 1972 par les expositions à la Galerie Jean-Paul Olivier, à la rue des Saint Pères à Paris et à Paton Place Gallery, Indianapolis, Etats-Unis d'Amérique.» Fuentes est un peintre mondialement connu, mais il y a une forme d'exotisme dans l'intérêt des galeries pour son œuvre. Ce qu'il savait. Ce qui le minait. Mais lui voulait que les hommages aillent à sa ville, à Tanger, à ce Maroc qui est son pays : «oui je suis marocain et fils de Tanger, rien ne peut changer cela», dit-il dans une interview à la télévision espagnole.
De cet amour mutuel naissent des dizaines d'œuvres majeures dans sa carrière. Le soco avait particulièrement attiré son attention. Et sa peinture avait la grâce de rendre le monde beau, mystérieux, subtil et onirique.
Les dernières années de Fuentes le Marocain
Il a fallu attendre l'année 1971 pour assister à une rétrospective de Fuentes lors de l'exposition inaugurale de l'ex-bibliothèque espagnole de Tanger. Plus de soixante toiles qui retracent une vie de travail et surtout une sensibilité à part dans le rapport d'un homme à sa ville. C'est dans un sens, l'une des dernières expositions du peintre, qui après cet opus rétrospectif, s'est presque retiré de la vie des arts à Tanger et dans le monde, ou alors occasionnellement, par besoin, pour vivre, pour arrondir les fins de mois. Oui, l'un des plus grands peintres du pays va passer la fin de sa vie dans la misère. C'est là, à cette période qu'il a permis à des collectionneurs d'acheter des peintures directement de son studio. Une espèce de réclusion volontaire, mais entachée de beaucoup d'amertume. Le peintre était seul, son travail jamais reconnu à sa juste valeur, sa force était à venir, posthume, pour ainsi dire. Il le savait, en vivait, le regrettait, et cela l'achevait, selon les témoignages de plusieurs artistes qui l'ont connu comme Gaysin ou même Bourroughs. Plus de vingt ans plus tard, on reviendra sur le peintre, mais vingt ans d'oubli, de marginalisation. Vingt ans de misère, de galère, de survie, pour un grand monsieur, un homme de la ville. Il fallait attendre l'année 1992 pour voir l'Institut Español de Tanger l'inviter pour tenir une exposition sous ses auspices ou encore pour lui permettre de publier un catalogue de son œuvre. Antonio Fuentes était au crépuscule de sa vie. Evidemment la fierté l'a poussé à refuser. Même la proposition de Monsieur Bravo, le Consul Général Espagnol à Tanger de créer une fondation dans le but de préserver son œuvre, était frappée du refus immédiat. Fuentes avait touché le fond, tout seul, l'intérêt tardif ne l'intéressait pas. Mais le grand peintre, jamais reconnu a laissé une grande œuvre derrière lui comme le soulignent ces critiques qui parlent de ses dessins de nus, point d'orgue de son travail : «Certains de ses dessins de nus illustrent son génie, mais d'autres sont surtravaillés et quasi dénués de toute sensibilité esthétique. Il n'appartient à aucune école, mais il était heureux de développer son propre style distinctif représentant encore et encore des scènes du Petit Socco, la campagne marocaine, le combat de taureaux et des nus.» On le sait aujourd'hui, par de nombreux témoignages, que les années 90 ont été les plus dures pour le peintre. Fuentes a vécu dans des conditions sordides telles, que les rats jouaient entre ses toiles et rongeaient les bords de son registre de sketchs. Sa maison minuscule, au profond de la médina de Tanger était si crasseuse que très peu de visiteurs pouvaient y accéder même si Fuentes entrebâillait furtivement sa porte, et ce en raison de la putréfaction des aliments pourris, décomposition de rats et égouts. «Triste fin pour un homme qui a choisi de ne pas trop se laisser voir. Un homme qui a fui la gloire, et qui voulait une réelle reconnaissance de son génie de peintre. Il meurt le 25 Juillet à l'Hôpital Espagnol à Tanger en 1995. une page est tournée et le monde voit enfin en lui un peintre de grand talent. C'est là qu'en Novembre 1997, la Heller Galeria de Arte de Madrid, a organisé une rétrospective importante de son œuvre et a publié simultanément un catalogue illustré intitulé « Antonio Fuentes, 1905-1995». Aujourd'hui, Fuentes est représenté dans de nombreuses collections privées en Espagne, au Maroc et en Argentine. Le prix le plus élevé payé pour une œuvre de Fuentes a atteint 20.000 Euros à une vente aux enchères en 2002.
Il a vu les jours dans les ruelles en dédalle de la ville, vécu auprès du peuple, grandi en sillonnant les artères, les derbs, nageant avec ses amis marocains dans la baie. On apprend par un beau texte de l'exposition de la Medina Art Gallery qu'«Il est né le 8 Octobre 1905 à l'Hôtel Fuentes, propriété de ses parents, au cœur du Petit Socco. L'Hôtel était populaire constitué et meublé d'artistes. C'est là que Camille Saint-Saëns a composé son chef d'œuvre Danse Macabre. Fuentes, depuis son enfance a démontré une aptitude remarquable pour le dessin. A l'age de 13 ans, il trouva un emploi en tant qu'illustrateur de «Heraldo de Marruecos», puis a travaillé en freelance à la commission pour plusieurs journaux y compris «La Esfera» et «El Nuevo Mundo». Sa culture journalistique a présidé, très tôt à sa connaissance de son milieu.
Ses tournées, ses reportages, ses enquêtes auprès des populations, sa passion pour l'image, l'instant, l'impression, l'émotion, ont fait de lui un œil ambulant d'une acuité unique et d'une rigueur dans l'approche qui fait dire à ses exégètes : «sa passion pour la rue et les visages a cette force de la révélation. Fuentes avait la générosité de la retenue ».
Et c'est vrai. Cet homme savait vivre modestement, au cœur des gens, mais sans fracas, ni volonté de gloire. Dans une magnifique étude sur la vie et le parcours d'Antonio Fuentes, Andrew Clandermond et Dr. Terence tracent les points cruciaux d'une vie peu ordinaire. On apprend qu'«Entre 1920 et 1925, il a étudié la peinture à Madrid à l'Académie Royale de San Fernando. Presque immédiatement après, il s'est engagé dans l'armée espagnole. En 1929, ayant achevé son service militaire, Fuentes s'est installé à Paris où il s'est inscrit à l'Académie de la Grande Chaumière.» Son avenir n'était pas tracé pour autant et l'appel de Tanger était vivant, vivifiant et lancinant. Le peintre en puissance ne pouvait se résoudre à passer sa vie en militaire. L'artiste en lui germait depuis l'enfance. Et il savait que d'autres choses l'attendaient au Maroc. Mais il fallait attendre, prendre son mal en patience. «Il s'est pris en charge financièrement durant cette période en dessinant des caricatures sous forme de sketchs de personnalités espagnoles célèbres pour «La Semaine de Paris». Beaucoup de celles-ci étaient ses amis entre autres Manuel de Falla, Andrés de Segovia et Vicente Escudero. Bien sûr il s'est associé également avec des peintres Espagnols contemporains tels Souto, Pelayo et Bores et ses œuvres ont été indubitablement influencées par le cubisme.» Juan Gris, George Braque et Pablo Picasso, trois précurseurs qui, déja dans les années 10 avaient trouvé une autre forme pour dire le monde. Le surréalisme n'était pas encore né, mais Cesanne avait scellé le sort du modernisme. Quand arrivent les années trente, Fuentes est un homme accompli. Sa vie sera celle d'un prodige, où le voyage tient une bonne place : «En 1935, il s'est installé à Rome en s'inscrivant à «la Academia Española de Bellas Artes» (1935-1940). Pendant sa période estudiantine, il a peint le portrait d'un souverain espagnol exilé, le Roi Alfonso XIII (Le portrait a été récemment vendu aux enchères à Madrid et aurait été acheté par le Roi Juan Carlos). Au cours de cette période, Fuentes était représenté commercialement par la «Galeria Della Ordine della Valigia” à Venise.» L'Italie, la guerre, la peinture, le dessin, Fuentes sait où il va et a déjà posé les jalons de son avenir.
Le retour à Tanger
Il le savait Antonio, que sa vie était à Tanger. L'intermède des études, les armes, les séjours artistiques le préparaient à ce retour au bercail. Fuentes n'a jamais été aussi heureux qu'à Tanger. Quand il y revient après la guerre, il sait que sa place est parmi les tanjaouis, comme lui. Mais comme il l'a souvent répété, «il fallait m'éloigner du lieu de ma naissance pour l'aimer davantage». Oui, la privation face au désir. La frustration d'un peintre qui n'atendait que l'instant de reprendre sa ronde d'observateurs, de spéléologue de la vie tangérine. «Fuentes est revenu à Tanger en poursuivant sa carrière en qualité d'artiste professionnel. Au cours des années 1950 et 1960, il a participé à plusieurs expositions collectives locales. La manifestation de groupe la plus importante s'est tenue le 18 Décembre 1965 au Casino Municipal de Tanger. Outre Fuentes, les artistes participants furent Brion Gysin, Mohamed Hamri, Mohamed Ben Ali R'bati, Bachir Skiredj.» souligent Andrew Clandermond et Dr. Terence MacCarthy. Une certaine reconnaissance, mais pas à la mesure de l'homme et de l'artiste. Ce qui a eu un impact sur sa psychologie. Fuentes vivait mal l'ignorance de son talent, malgré l'engouement de plusieurs passionnés : «A partir de la moitié des années 1960 et au-delà, Fuentes devenait de plus en plus renfermé et solitaire et a commencé à se retirer de la vie publique. En 1966, l'Association Nationale des Beaux-Arts à Rabat avait organisé une exposition de son œuvre sous le titre «Le Réveil de l'Afrique», suivie en 1972 par les expositions à la Galerie Jean-Paul Olivier, à la rue des Saint Pères à Paris et à Paton Place Gallery, Indianapolis, Etats-Unis d'Amérique.» Fuentes est un peintre mondialement connu, mais il y a une forme d'exotisme dans l'intérêt des galeries pour son œuvre. Ce qu'il savait. Ce qui le minait. Mais lui voulait que les hommages aillent à sa ville, à Tanger, à ce Maroc qui est son pays : «oui je suis marocain et fils de Tanger, rien ne peut changer cela», dit-il dans une interview à la télévision espagnole.
De cet amour mutuel naissent des dizaines d'œuvres majeures dans sa carrière. Le soco avait particulièrement attiré son attention. Et sa peinture avait la grâce de rendre le monde beau, mystérieux, subtil et onirique.
Les dernières années de Fuentes le Marocain
Il a fallu attendre l'année 1971 pour assister à une rétrospective de Fuentes lors de l'exposition inaugurale de l'ex-bibliothèque espagnole de Tanger. Plus de soixante toiles qui retracent une vie de travail et surtout une sensibilité à part dans le rapport d'un homme à sa ville. C'est dans un sens, l'une des dernières expositions du peintre, qui après cet opus rétrospectif, s'est presque retiré de la vie des arts à Tanger et dans le monde, ou alors occasionnellement, par besoin, pour vivre, pour arrondir les fins de mois. Oui, l'un des plus grands peintres du pays va passer la fin de sa vie dans la misère. C'est là, à cette période qu'il a permis à des collectionneurs d'acheter des peintures directement de son studio. Une espèce de réclusion volontaire, mais entachée de beaucoup d'amertume. Le peintre était seul, son travail jamais reconnu à sa juste valeur, sa force était à venir, posthume, pour ainsi dire. Il le savait, en vivait, le regrettait, et cela l'achevait, selon les témoignages de plusieurs artistes qui l'ont connu comme Gaysin ou même Bourroughs. Plus de vingt ans plus tard, on reviendra sur le peintre, mais vingt ans d'oubli, de marginalisation. Vingt ans de misère, de galère, de survie, pour un grand monsieur, un homme de la ville. Il fallait attendre l'année 1992 pour voir l'Institut Español de Tanger l'inviter pour tenir une exposition sous ses auspices ou encore pour lui permettre de publier un catalogue de son œuvre. Antonio Fuentes était au crépuscule de sa vie. Evidemment la fierté l'a poussé à refuser. Même la proposition de Monsieur Bravo, le Consul Général Espagnol à Tanger de créer une fondation dans le but de préserver son œuvre, était frappée du refus immédiat. Fuentes avait touché le fond, tout seul, l'intérêt tardif ne l'intéressait pas. Mais le grand peintre, jamais reconnu a laissé une grande œuvre derrière lui comme le soulignent ces critiques qui parlent de ses dessins de nus, point d'orgue de son travail : «Certains de ses dessins de nus illustrent son génie, mais d'autres sont surtravaillés et quasi dénués de toute sensibilité esthétique. Il n'appartient à aucune école, mais il était heureux de développer son propre style distinctif représentant encore et encore des scènes du Petit Socco, la campagne marocaine, le combat de taureaux et des nus.» On le sait aujourd'hui, par de nombreux témoignages, que les années 90 ont été les plus dures pour le peintre. Fuentes a vécu dans des conditions sordides telles, que les rats jouaient entre ses toiles et rongeaient les bords de son registre de sketchs. Sa maison minuscule, au profond de la médina de Tanger était si crasseuse que très peu de visiteurs pouvaient y accéder même si Fuentes entrebâillait furtivement sa porte, et ce en raison de la putréfaction des aliments pourris, décomposition de rats et égouts. «Triste fin pour un homme qui a choisi de ne pas trop se laisser voir. Un homme qui a fui la gloire, et qui voulait une réelle reconnaissance de son génie de peintre. Il meurt le 25 Juillet à l'Hôpital Espagnol à Tanger en 1995. une page est tournée et le monde voit enfin en lui un peintre de grand talent. C'est là qu'en Novembre 1997, la Heller Galeria de Arte de Madrid, a organisé une rétrospective importante de son œuvre et a publié simultanément un catalogue illustré intitulé « Antonio Fuentes, 1905-1995». Aujourd'hui, Fuentes est représenté dans de nombreuses collections privées en Espagne, au Maroc et en Argentine. Le prix le plus élevé payé pour une œuvre de Fuentes a atteint 20.000 Euros à une vente aux enchères en 2002.
Source: Maghress
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