Aomar Ajbour, natif de Tiznit, est un artiste pluriel, doué en de nombreuses disciplines du registre artistique. La peinture bien sûr, mais aussi l’aquarelle, les portraits à l’encre, la création de bandes dessinées et la musique : il vient de participer à la fête de la Francophonie à El Jadida le 20 mars dernier. Ses tableaux frappent par leur différence d’expression plastique, tant par la composition que par le choix de la gamme chromatique.

Aomar Ajbour, est né et vit à Tiznit, où il travaille. Il est l’exemple type de l’artiste touche-à-tout, doué dans de nombreuses disciplines du registre artistique. La peinture bien sûr, mais aussi l’aquarelle dans laquelle il excelle, la création de bandes dessinées, de portraits à l’encre, musicien très impliqué dans son groupe ….. Et professeur d’arts plastique.

Cet éventail de talents est presque devenu un obstacle pour son élan créateur, dans la mesure où il doit se faire violence pour rester concentré sur un domaine en particulier afin de produire une œuvre de qualité que seul le travail sur le long terme peut offrir.

C’est le cas ici avec cette exposition foisonnante de la Maison de la Culture de Tiznit. L’artiste, absorbé par la peinture, s’y est adonné avec passion et le résultat sont ces …. tableaux qui frappent par leur différence d’expression plastique, tant par la composition que par le choix de la gamme chromatique.

Ces différences peuvent être classées en trois périodes qui correspondent à trois paysages mentaux. Aomar Ajbour, en effet, s’est interrompu à deux reprises avant de reprendre les pinceaux et à chaque fois s’est découvert autre, ce que traduisent ces toiles.

A ce titre, on peut dire de cette recherche picturale qu’elle ne cherche pas à représenter quoi que ce soit d’extérieur et on est même très loin de pouvoir se poser la question récurrente du figuratif ou de l’abstrait, alors même que certaines toiles sont abstraites et d’autres figuratives. Car il s’agit avant tout de la traduction en peinture d’une vision intérieure, du Moi en mouvement, et c’est pourquoi certains de ces tableaux frappent par leur univers onirique. Les champs de la conscience étant ce qu’ils sont, impitoyables, riches et fluctuants, certaines toiles sont très sombres avec une dominante de noir cependant que d’autres, plus abouties, sont au contraire très colorées avec une dominante de rouge traité de façon printanière, signant le retour, après de tortueux cheminements, vers une pensée plus légère.

Ce catalogue permet d’en suivre l’évolution et de cheminer avec le peintre dans les méandres de sa quête afin de découvrir les différentes étapes de cet auto-questionnement. On voit en effet clairement, au travers de ces trois périodes, le style évoluer vers une gamme plus riche grâce à laquelle on devine le peintre, en phase finale, plus ouvert au monde.

                                                                                                                     Valerie Lafont.

Source: Tiznit24