Bouzaid Bouabid

Bouabid Bouzaid, né à Tétouan en 1953, a fait savoir que le recours aux dernières techniques et méthodes utilisées dans la restauration et la réparation d’anciens tableaux peut ne pas suffire dans de nombreux cas, car le restaurateur ou le réparateur doit connaître la technique de dessin utilisée dans l’oeuvre et le courant artistique qui prévalait lors de sa création, tout en prêtant attention à la nature des dommages afin de déceler s’ils sont accidentels ou intentionnels.

Définir l’étendue et le type de dommages nécessite de mener une étude initiale détaillée et complète du tableau, a expliqué M. Bouzaid dans un entretien avec la MAP, notant qu’il s’agit également d’identifier les techniques prévalant à cette époque et celles choisies par l’artiste, outre le type de peinture utilisée et les causes des fissures, tout en prenant en compte le facteur temps.

S’agissant des méthodes de restauration, Bouzaid, spécialiste en patrimoine et historien de l’art, a fait savoir que les techniques modernes et avancées ont émergé il y a une vingtaine d’années dans des pays pionniers en la matière, rappelant que l’intérêt des laboratoires pour ce domaine remonte à la première décennie du XXè siècle dans le musée « Fogg » relevant de l’université Harvard, puis le Louvre, avant l’ouverture d’un laboratoire au Royaume-Uni dans les années 30 du siècle dernier, en raison du besoin croissant de cette spécialité rare.

Il a relevé, néanmoins, que la seule utilisation des techniques avancées n’est pas suffisante, car la base de ce métier demeure une connaissance précise du tableau concerné sur les plans artistique, technique et historique, ainsi que le type de toile afin de la restaurer à l’aide d’un microscope et de l’expertise en la matière.

Cette pratique nécessite, en outre, l’utilisation de produits chimiques tels que la chromatographie, le méthanol et le formaldéhyde, mais avec énormément de précaution, a-t-il averti, notant qu’il faut aussi diagnostiquer les dommages manuellement à l’aide d’outils spécifiques ou scientifiquement par rayons X, afin de comprendre le tableau et ses composantes, et de ne négliger aucun détail, même les plus insignifiants.

Par ailleurs, Bouabid Bouzaid a souligné que ce métier ne repose pas uniquement sur une formation dans le domaine de la restauration, des connaissances académiques vastes et des compétences aiguisées, mais il nécessite également de développer le sens artistique à travers l’accumulation de l’expérience en la matière, en plus d’avoir un talent particulier, une créativité innée et une patience à toute épreuve.

Selon cet expert, le Maroc n’a pas tardé à accorder une importance capitale à l’art de la restauration et de la réparation des tableaux, bien que l’histoire des arts plastiques au Royaume soit récente par rapport à plusieurs autres pays.
L’intérêt porté à ce métier devrait croître, notamment avec la vague d’acquisition d’œuvres d’art qu’a connue le Maroc, en plus des dommages subis par les tableaux de plusieurs artistes marocains de renom, a-t-il confié, mettant en avant l’importance de préserver le riche patrimoine culturel national.

Bouzaid, qui a restauré des tableaux de peintres connus tels que l’artiste espagnol Mariano Bertuchi, a affirmé qu’il est temps d’approfondir l’engagement académique et scientifique dans ce domaine, appelant à la révision des conditions de stockage, de transport et d’exposition des oeuvres d’art et à l’amélioration des compétences en matière de restauration de tableaux.

Pour cet artiste chevronné, le processus de restauration et de réparation de tableaux de valeur est davantage un art qu’une science, malgré la divergence de visions sur la question, certains préconisant le côté scientifique et technique, tandis que d’autres prônent la sensibilité à l’art.

Les nouvelles œuvres de Bouabid Bouzaid ont en commun des bas-reliefs  dont le matériau est constitué essentiellement et simplement de débris  d’appareils mécaniques ou électriques ramassés au hasard, matérialisant  l’idée dramatique et angoissée que l’artiste se fait sur la vie et le  monde. Une expression désespérée et profondément humaine traduisant un  déchirement provoqué par la civilisation de la machine. C’est aussi sa  façon à lui de s’interroger sur cette phase de transition qui irrite la  sensibilité d’artiste. En contradiction avec la vanité cruelle de notre  société contemporaine, l'artiste nous  propose un regard sans euphémisme  sur le réel. L'industrialisation appliquée à tous les pans de  l'organisation humaine de notre époque laisse derrière elle vide,  matières inhumaines et solitude. Il invente alors un parcours synoptique  des stigmates passés et présents du système. Ou d'une autre manière,  Bouzaid nous invite à ouvrir les yeux sur notre société, le temps d'un  regard. Bouabid Bouzaid semble décidé à la vivre intensément jusqu’au  bout avec, pour seul espoir et seule arme, son instinct d’artiste afin  de percer les mystères de ce cri angoissé et chargé de mille questions.
Source: Albayane Press, Maroc Premium
Principales expositions
2012 . Exposition inaugurale . MAC-A Maison de l'art contemporain . Assilah, Maroc
2011 . Out Land . Galerie AEA (Espace d'art contemporain) . Tanger, Maroc
2011 . 2ème Festival des arts plastiques de Tanger, Maroc
2009 . 1er Festival des arts plastiques de Tanger, Maroc
2008 . Trois maîtres de la peinture Ben Cheffaj-Bouzaid-Ouazzani . Galerie Dar d'Art .  Tanger, Maroc
2008 . Collectif  Les gens du Nord . Galerie Fan Dok . Rabat, Maroc
2008 . Rencontre Art et Patrimoine . Gènes, Italie

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