Claudio Bravo
Claudio Bravo est un peintre né au Chili le 8 novembre 1936. L’artiste du courant de l’hyperréalisme a été subjugué par le Maroc, où il décidera de s’installer en 1972. Cette année-là, il choisira Tanger, non seulement pour son côté hispanophone, mais aussi parce que la première fois où il traversa l’Océan Atlantique, ce sera précisément pour se rendre à Tanger.
Pour lui, la citadelle a toujours eu quelque chose de spécial, de particulier - de liberté, d’originalité -, comme il l’a expliqué de son vivant : «Sincèrement j’ai choisi Tanger pour le climat et la lumière. De plus, l’ambiance est magnifique tout au long de l’année.»
Cette lumière spécifique à la ville septentrionale également, Claudio ne l’a pas trouvée à New York, où il a vécu durant les années 1960 et 1970. Ses tableaux étaient gris en général, même ceux peints aux Philippines, mais pour une une toute autre raison : «Le soleil tapait tellement fort qu’il en finissait avec les couleurs.»
«Tanger a une lumière méditerranéenne absolue. Une touche que j’essaye toujours d’apporter à mes travaux.»
Au Maroc, ses modèles étaient son jardinier, son majordome, ou encore celui qui venait réparer le téléphone. Tous des hommes, car il expliquait que «les femmes musulmanes n’allaient pas poser pour [lui]». C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il ouvre des ateliers à Madrid et à New York, afin d’avoir un large éventail de personnes à dessiner.
Une enfance douloureuse et une vengeance dans la démesure
Une fois au Maroc, Bravo trouvera rapidement un logement à Tanger. Il s’installera dans l’ancienne médina. Il achètera une maison du XVIIIe siècle construite sur quatre niveaux. Au rez-de-chaussée, on trouve une piscine, une fontaine et une dépendance. Toutes les chambres sont au deuxième étage. Le troisième est l’atelier de l’artiste où il passe plus de 7 heures par jours à peindre et à écouter de l’opéra. Mais le plus magique dans cette demeure est sans doute sa terrasse, qui permettait à Claudio de contempler «deux continent et deux mers».
Hormis ses tableaux, peu d’écrits reviennent sur la vie de cet artiste qui a beaucoup donné au Maroc et qui a choisi de s’y installe, plutôt que d’aller à Madrid ou de rester encore New York. C’est grâce à un film documentaire, réalisé par le journaliste Philippe Aubert, que le grand public connaîtra réellement le fascinant personnage de Claudio Bravo.
Ces 26 minutes, qui sont les derniers enregistrements de l’artiste avant sa disparition, montrent l’attachement de Claudio au Maroc dans toute sa beauté. A part sa luxueuse maison à Tanger, Claudio en achètera une une autre à Marrakech et un palace à Taroudant.
Son attachement à ces terres s’est confirmé en 2006, lorsqu’il vendra sa dernière parcelle de terre au Chili, pour s’exiler définitivement au Maroc. Ici, l’artiste vivra dans la démesure, des milliers d’hectares, dans des demeures construites comme de véritables forteresses.
Une de ses autres passions a été pour le monde équestre, d’autant plus qu’il avait plus de 30 chevaux. Quotidiennement, après ses huit heures de peinture, Claudio leur donnait à manger. Ce style de vie vient certainement des séquelles d’une enfance où sa famille n’a jamais cru en lui. Encore enfant, son père ne cessait de lui dire qu’il ne serait jamais artiste. Malgré l’acharnement de Claudio, son père lui disait qu’il mourrait de faim et qu’il serait «un raté et un vagabond».
C’est vers la fin des années 1990 qu’il se fera connaître et se fera rapidement un nom sur la scène artistique. Ses œuvres font partie des collections permanentes de musée prestigieux tels que le Baltimore Museum of Art, le Metropolitan Museum of Art et le Museum of Modern Art à New York, ou encore le Musée Ludwig (Cologne, Allemagne).
Quelques années avant sa mort, Claudio avait écrit qu’il continuait à peindre, «car les paysages au Maroc ont quelque chose de biblique». Beaucoup de ses œuvres sont au Maroc, dans ses maisons qui sont devenues des sortes musées ouverts au grand public.
Source: Yabiladi
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