Inès-Noor Chaqroun

1992

Mêlant, dans ses oeuvres, une célébration de la vie dans son acception la plus intime et intimiste au deuil consécutif à la perte, voilà six ans, de feu son grand-père, Inès-Noor Chaqroun séduit par une approche duale qui fait d’elle une des étoiles montantes de l’art contemporain marocain.

Source: Aemagazine

Ses tableaux qui, selon les propres mots de la concernée, lui servent à exorciser ses propres démons, dont celui de la mort, qui continue de la hanter depuis le décès en novembre 2017 de son grand-père paternel, qui n’est autre que l’écrivain, dramaturge et journaliste Abdellah Chaqroun. Celle que certains connaissent aussi comme étant la fille de la femme d’affaires et ancienne présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Miriem Bensaleh- Chaqroun, a ainsi, selon ses propres mots, recours à l’art comme thérapie.

Source: Femmes du Maroc

Une sorte d’exercice cathartique qui, en même temps, lui permet de célébrer, par le biais aussi de couleurs qu’elle qualifie de “douces et joyeuses”, sa qualité de vivante, bien que donc elle sache que celle-ci est éphémère. A ce titre, elle utilise des figures tels que le corps de la femme, notamment le ventre, le visage et le sein, qui, à ses yeux, définissent à la fois la vie, dont il est la source, et la mort, destin inéluctable de tout être fait de chair. “Nous venons tous d’un ventre et tout ce qui s’y passe est si fascinant, complexe et impactant”, confie, par ailleurs, Inès-Noor. Avant d’épouser les chemins sinueux de l’expression artistique, Inès-Noor a d’abord initialement eu une vie plutôt rangée, à Paris, où elle atterrit à 18 ans pour faire des études de droit. Après une licence, elle poursuit avec une école de commerce. Son choix porte sur un master en audit-gestion. Suite à quoi, elle travaille comme chef de produit au sein d’une grande marque de luxe de la Ville lumière. Une bonne pêche donc pour mener une vie tout-à-fait ordinaire, rythmée par la triade itérative “métro, boulot et dodo”.

Bonne pêche

Source: Aemagazine

De quoi rêve un ou une jeune installée au centre d’une grande capitale européenne? Mais c’est là Inès-Noor décide de tout “plaquer”, car c’est le moment où elle perd son papy. “Sa mort m’a fait poser les bonnes questions sur ce que compte vraiment faire dans ma vie”, confie-t-elle. Inès-Noor quitte Paris et part pour un long voyage. Une quête pour autre chose. De Paris à Florence, en passant par la Tanzanie, où elle aide des enfants en repeignant leur école. Et puis, elle finit, de proche en proche, par reprendre la peinture, ce qu’elle faisait quand elle avait 7 ans et 12 ans. “Je n’étais pas bien. Psychologiquement malade. Ne sachant pas quoi faire”, se souvient notre jeune artiste. En janvier 2019, Inès-Noor intègre le prestigieux Berlin Art Institut, avant de reprendre, une année plus tard le chemin du pays.

Source: Insecret

En guise de définition de son oeuvre, pour dernier mot à notre échange elle dit: “Je crée. J’accouche d’oeuvres que je forme quasi inconsciemment car mon approche artistique est celle de la liberté de création, se basant sur l’énergie et les émotions émanant de moi vers la toile, le papier, le mur, la terre, qu’importe: l’objet inanimé qui se présente à moi au moment de peindre. Une approche consistant en une discussion, un dialogue sourd entre l’artiste et son support. Qui donnera lieu aux formes, aux couleurs et éléments qui constitueront l’oeuvre finale et donc ceux que j’appelle mes bébés.”

Source: Aemagazine

Pour ses projets, Inès-Noor pense reprendre les voyages, trouver de nouvelles résidences d’artistes, avec en vue notamment le Sénégal. “J’ai pour ambition d’explorer mon intérieur en m’exportant à l’extérieur, dans l’univers sénégalais. Rencontrer la mer, la terre pour en faire émaner un travail et un message enrichie des rencontres, énergies et culture d’un ailleurs qui est notre mère. Toucher la terre tout en ne laissant jamais tomber la peinture et son huile, si imprévisible. Avec laquelle j’aurais éternellement un rapport charnel”, expose-t-elle.

Sarah BENT LARBI

Source: Maroc Hebdo

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