Jacques Azéma

C’est une véritable découverte que permet le Musée Yves Saint Laurent de Marrakech en présentant l’oeuvre de Jacques Azéma (1910-1979). Éloigné des canons en vigueur dans le dernier quart du XXe siècle, le peintre, pourtant fidèle au Maroc pendant près de cinquante ans, avait souffert d’un oubli bien immérité. Ses tableaux, aujourd’hui à nouveau visibles, fascinent par leur palette vraiment singulière, leur puissante identité formelle, leur atmosphère mystérieuse. Jeune parisien, Azéma découvre le Maroc dès ses vingt ans. Il explore la région saharienne à moto et se fixe à Marrakech, menant une vie simple, étrangère au clinquant cher à certains nababs expatriés. Une seule parenthèse dans cette longue résidence : les années 1962-1968, où l’artiste enseigne à l’École des Beaux-Arts de Casablanca, jouant un rôle certain dans la constitution d’une école picturale marocaine. Ardent inventeur d’images, Azéma peint, dessine, photographie, conçoit plusieurs projets de films jamais réalisés. 
Source: Art Critique

JACQUES AZEMA (1910-1979) FUT PROFESSEUR DE DESSIN À MANGIN
Lauréat des Arts Décoratifs de Paris, c'est en 1930 qu' il s'installe à Marrakech. Il anime des ateliers de peinture et sera professeur de dessin au Lycée Mangin. Il enseignera à l'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca où il fera partie de l'équipe de Mahjoub Benseddik de 1962 à 1974.

Une de ses élèves des années 1953 - 1954 s'en souvient:
"J'ai le souvenir d'une expo de lui à Marrakech (avant de l'avoir eu comme prof, je pense) qui m'avait vraiment émue...et je garde aussi un souvenir très vif de lui,comme prof de dessin. C'était un homme très maigre, avec quelque chose de maladif, de douloureux, le genre de prof qui risque d'être chahuté, surtout s'il n'enseigne pas les maths, ou une autre matière essentielle...dans sa classe, donc, les planches à dessin traversaient la classe en vol plané, les godets d'eau étaient renversés, etc.. et lui, imperturbable, comme si tout était normal, ne s'occupait que des élèves qui semblaient concernés.."
La Martine

Jacques AZEMA A PEINT MARRAKECH: PAYSAGE DE L'ATLAS
AJ4146
Gouache sur papier (41x46cm)

QUELQUES AUTRES DE SES OEUVRES POUR UNE MINI-GALERIE
LES MOISSONNEURS
AJ3548
Tempéra sur carton (35x48cm)

PORTRAIT DE JEUNE MAROCAINE
JA_1514
Encre sur papier (15x14cm)

MATERNITÉ
AJ1612
Tempéra sur carton (16x12cm)

LES MUSICIENNES
JA_1418
Dessin-Aquarelle, encre-papier (14x18cm)

LES ACROBATES
AJ3954
Gouache sur carton (39x54cm)

La technique de la gouache sur papier ou sur carton était bien connue des élèves du lycée Mangin, en revanche celle 'A tempéra' ne l'était pas. Jacques AZEMA renouait ainsi avec une technique aussi vieille que l'ancienne Egypte utilisant le jaune d'œuf comme médium pour lier les pigments.

MUSTAPHA MEKAOUI, ARTISTE-PEINTRE L'A BIEN CONNU:
«Nous étions amis. Il y avait entre nous affection réciproque. Je l’admirais. Azéma, c’est la finesse, la clarté, des êtres de rêve saisis dans leur immobilité qui les éternise, un idéal dans un monde entre réalité et perfection. L’homme lui-même, un homme de coeur, était merveilleux, doux, parlant peu et jamais fort; tout ce qu’il disait était riche et subtil, plein de sens. Un artiste complet, dans ses gestes, ses lieux de vie, ses objets, ses accessoires réduits dans leur plus grande simplicité à leur fonction principale sans avoir renoncé à la beauté. Un homme qui vivait sous musique, qui travaillait sous musique. L’amour du Maroc était devenu son sujet exclusif son unique souci. » Rapporté par un autre marrakchi du lycée Mangin Jean-Pierre KOFFEL, qui aime beaucoup les oeuvres d'Azema représentant le Hammam.

NICOLE DE PONTCHARRA, L'A EU COMME PROFESSEUR:
“Une enfance sirocco” de Nicole de Pontcharra, éditions Non lieu, Paris, 2007 (144 pages) 13 euros ISBN 978-2-352-70024-1
. De parents russes chassés en 1917, elle est née en 1935 à Lyon et à la mort tragique de sa mère a été adoptée par sa tante à Marrakech de 1945 à 1955 et a étudié au Lycée Mangin jusqu'en 1952, ses camarades se souviendront de Nicole Postnikoff. Grâce à Jacques Azema, elle dit avoir enrichi son horizon esthétique.
Elle est plus connue par ses poésies en lien avec des oeuvres de peintres marrakchis de ses amis : Dans le silence, qui réunit les poèmes de Nicole de Pontcharra et les dessins de Mohamed Abouelouakar Ed. Al Manar (Maroc), 1997. ; Marrakech Lumière sur lumière, Ed. Al Manar (Maroc), 1998. poème de Nicole de Pontcharra et peintures de Farid Belkahia.

Source: Mangin2marrakech

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