Jamila Lamrani
Cette artiste peintre fait partie d’une jeune génération d’artistes issus de l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Tétouan. Après ses quatre ans d’études, Jamila Lamrani cherchait son âme d’artiste en effectuant quelques expositions à Rabat. Elle a également travaillé en tant qu’assistante dans une école supérieure privée à Rabat.
Mais Jamila a toujours espéré effectuer un stage en résidence d’artistes à la Cité internationale des arts de Paris. C’est ainsi qu’elle postula, il y a un an de cela, pour pouvoir bénéficier de cette résidence. La sélection se fait sur dossier et un jury composé d’artistes peintres est appelé à choisir les candidats les plus aptes à bénéficier d’un stage à la Cité internationale des arts de Paris.
Jamila Lamrani fait partie de ceux qui ont été retenus. Durant 6 mois, de janvier 2004 jusqu’à la fin juin 2004, Jamila Lamrani a travaillé au sein de son Atelier 1410. De cet atelier, sont nées de nouvelles créations de Jamila qui est passé de la peinture aux installations, un style d’une nouvelle tendance actuellement dans l’art moderne.
Les artistes de la jeune génération semblent être très épris par les installations et qui consistent à investir l’espace d’œuvres. C’est une création in-situ. Les installations sont dans ce sens éphémères, elles n’existent que grâce à l’espace qu’elles occupent. Dans son Atelier 1410, Jamila Lamrani a de sa part cherché à intégrer cette nouvelle tendance des « installations ».
Le temps de son séjour, Jamila Lamrani a créé des œuvres qui se déclinent en trois dimensions. Dans une construction aérienne, où l’espace est maître du lieu, elle dépose, suspend ses œuvres de perles, fils et brocards et les soumet aux regards des spectateurs. Durant sa résidence, Jamila Lamrani s’est investi dans un travail dans lequel elle a confronté traditions et modernité. « J’ai souhaité, durant cette résidence, réaliser des installations, des interventions à l’intérieur de lieux anciens et particuliers qui ont résisté avec force jusqu’à nos jours» avait –elle déclaré dans son texte de présentation du catalogue. La tradition et les coutumes semblent avoir une forte influence sur Jamila Lamrani. « Mes installations sont composées de matériaux qui m’évoquent une sensibilité sans limite…je sais que mon entourage m’influence.
L’espace, le lieu où je me trouve, même si j’y suis de passage, les coutumes, les traditions… tout a un impact sur moi. ». La tradition a un impact sur sa personnalité d’artiste et par conséquent sur son travail et sur les matériaux utilisés.
Des matériaux qui rappellent sans arrêt l’univers de la broderie marocaine.
Des roses séchées, des perles, des mozones, des paillettes, fils de soie, fils transparents, fils métalliques, tissus transparents, toiles, papiers simples ou mâchés, aluminum sont tous des matériaux de prédilection de Jamila Lamrani. Dans un souci de vouloir expliquer l’objectif de tel ou tel matériau, Jamila Lamrani déclare «J’utilise ces matériaux afin d’évoquer un esprit zen, de concentration, une mosaïque sobre où des fois l’unique motif est la répétition du geste vers l’infini». Infinie, mais indéfinissable surtout.
Telle est la nouvelle création de Jamila Lamrani qui s’est investie dans un champ de plus en plus vaste. C’est ce qu’avait déclaré Bernard Collet, son professeur encadrant à la Cité des arts : « Dans l’indéfinissable se trouvent les œuvres de Jamila Lamrani »
Source: Aujourd'hui le Maroc
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