Jilali Gharbaoui
Père de l’art moderne marocain
Jilali Gharbaoui est un peintre marocain né en 1930. Jeune orphelin, il mène une existence complexe et douloureuse. D’abord marchand de journaux, la peinture l’attire inexorablement. Il étudie à l’école de Fès et suit les cours de l’Académie des arts. Grâce à l’écrivain Ahmed Sefrioui, en 1952 il obtient une bourse pour suivre la formation de l’école des Beaux-Arts de Paris puis l’académie Julian.
Sa vie est divisée par des périodes à Paris, au Maroc et en Sicile, entrecoupées de séjours en hôpital psychiatrique en raison de crises violentes. À Paris, il fréquente Henri Michaux, ce poète et peintre ayant une démarche artistique proche de la sienne. Ensemble, ils se tournent vers une recherche de dépassement des dogmes et une recherche de déconstruction dans leurs œuvres. La rencontre avec le critique d’art Pierre Restany est déterminante pour sa carrière. En effet, il l’introduit dans les cercles parisiens, notamment dans le groupe des artistes informels et lui permet d’exposer au Salon des comparaisons et à l’étranger au Japon, Mexique, et aux États-Unis.
À l’instar de Ahmed Cherkaoui, Jilali Gharboui est considéré comme l’un des pères de l’art moderne dans la mesure où il introduit les caractéristiques de l’abstraction. Il meurt à l’âge de 41 ans à Paris.
Jilali Gharbaoui et la recherche de la lumière
Comme de nombreux artistes à la formation académique, il est d’abord influencé par l’impressionnisme, mais très rapidement il s’en détache pour se tourner vers l’expressionnisme allemand. Son art n’est pas figuratif, l’abstraction apparaît comme son moyen de traduire ses expressions en écho avec ses états d’âme.
En 1967 l’artiste proclame : « La quête de la lumière est pour moi capitale. La lumière ne trompe pas. Elle nous lave les yeux ». Sa création mêle abstraction géométrique et abstraction lyrique. Ses œuvres illustrent les tourments psychiques dont il est en proie par le biais d’une expression abstraite rythmée par les vastes mouvements de son trait presque violent, nerveux, sur fond noir, créant une tension dans l’œuvre. Sa production est à la fois intime par la résonance de ses tourmentes et éloignée dans sa réception par le public artistique marocain de l’époque. Les critiques d’art le comparent souvent à un enfant blessé et torturé qui peint en référence aux différents traumatismes de sa vie.
Source: Mr. Expert
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