Laila Skalli
L’œuvre de l’artiste-peintre marocaine Laila Skalli nous introduit directement dans son univers magique où elle donne libre cours à sa sensibilité. Peindre c’est d’abord un plaisir qui permet à cette biologiste de formation de communiquer aux autres sa vision, d’amener l’invisible au visible et l’irréel au réel. C’est aussi la possibilité de transmettre la poésie de la vie en la faisant sortir de la guerre duelle.
Comme nombre d’expressionnistes abstraits, dans les œuvres de Laila Skalli, qui vit et travaille à Rabat, la forme cède le pas au contenu, celui de sa conscience ou celui de son inconscient. L’espace du tableau devient alors un tremblement, un souvenir, un détail, un tourbillon chromatique, une vérité mystérieuse, une fissure spirituelle… Il s’agit ici d’une peinture universelle, une touche ample, aux accents symphoniques, qui célèbre les grandes forces originelles, suggérées par des matières irisées, diaprées, aériennes.
Ses œuvres abstraites impressionnistes, expressionnistes ou lyriques sont constituées en très grande majorité de toiles recouvertes de fragments. Le temps intérieur ou l’émotion créatrice et le temps extérieur ou la matérialisation de cette émotion dans son œuvre est sont rendus simultanés par sa matière fluide, légère et transparente. Une prouesse qu’elle accomplit avec une aisance, une maestria et une grande liberté.
Et si la diversité est le propre de la nature humaine, Laila jongle avec les différentes techniques mises à sa disposition : papier, acrylique sur toile, peinture à l’huile, collages… Depuis tant d’années, elle s’est consacrée corps et âme à ses recherches marquées par des voyages, des stages, des ateliers notamment au Maroc et au Canada, ses efforts pour s’assurer toute documentation utile pour ce faire… Car Laila considère la peinture comme un refuge, pour y préserver la fraîcheur de l’âme, pour sublimer le quotidien. Une peinture qui n’exclut pas la solitude profonde de l’être, comme si elle était assise sur un banc ou sous un arbre, souvent dans un coin du tableau. Ou alors plongée en pleine méditation, au cœur même de la toile.
Quel recueillement, quel silence contemplatif dans les œuvres de Laila! Ses nouvelles toiles nous prouvent ce cheminement intérieur. À présent, l’artiste semble avoir pris de l’altitude avec ses chants aux sonorités hautement spirituelles. C’est aussi l’une des composantes de son univers. Le regard vacille sans cesse, émerveillé entre ses toiles où chacune, d’une seconde à l’autre, suscite une vision nouvelle. Ainsi se révèle-t-elle multiple, polymorphe, créatrice d’un univers pictural unique, comme toutes les grandes œuvres qui, qu’elles soient dramatiques, symphoniques, poétiques ou littéraires, sont si riches que l’on peut soi-même les déchiffrer et les interpréter de façons diverses. Ici, les silhouettes, présentées parmi les grandes toiles carrées, ne sont pas divertissements d’esthète, mais focalisation, symbole du regard de l’artiste elle-même et de l’émotion qu’elle éprouve.
De même que dans l’écriture, les lettres de l’alphabet constituent un outil de communication avec l’intellect, dans les compositions abstraites de Laila Skalli, ce sont les formes et les couleurs. Cette composition a le pouvoir de parler à l’âme de celui qui la regarde en silence et sans l’intervention inutile de l’artiste. Elle porte en elle sa signification authentique ; il suffit à celui qui la regarde de comprendre cette vérité. C’est ce que l’on peut éventuellement considérer comme un «alphabet pictural» fonctionnant de la même façon que des notes de musique. Le chromatisme vif et contrasté de ses peintures ne dépend que des rapports des tons entre eux, selon les surfaces qu’ils animent, de manière totalement subjective. Couleurs neutres, telluriques, subtiles ou éclatantes, peu importe, le but ultime de notre plasticienne est de créer des espaces harmonieux et dynamiques où il y a toujours un silence qui parle et un espoir qui fleurit.
Sur le plan thématique, Laila fait appel à l’imagination, son précieux outil, lui accordant le premier rôle et l’autorisant à se déployer en toute liberté et fantaisie. Elle fait également confiance à ce riche substrat de matières variées qui couvent en elle dans le tréfonds de sa psyché. Ici, qui dit abstraction ne signifie pas forcément dénuée de sens puisque notre artiste retranscrit ses sentiments sur la nature, l’univers, l’environnement, la vie, les secousses de la mort, le couple, la femme, la condition de l’homme ainsi que ses rêves poétiques à souhait. Sa peinture évoque avec insistance la place de l’individu dans la société, son absurdité, la disproportion de l’Homme, entre autres thématiques philosophiques traitées avec une légèreté bon enfant.
Sur le plan thématique, Laila fait appel à l’imagination, son précieux outil, lui accordant le premier rôle et l’autorisant à se déployer en toute liberté et fantaisie. Elle fait également confiance à ce riche substrat de matières variées qui couvent en elle dans le tréfonds de sa psyché. Ici, qui dit abstraction ne signifie pas forcément dénuée de sens puisque notre artiste retranscrit ses sentiments sur la nature, l’univers, l’environnement, la vie, les secousses de la mort, le couple, la femme, la condition de l’homme ainsi que ses rêves poétiques à souhait. Sa peinture évoque avec insistance la place de l’individu dans la société, son absurdité, la disproportion de l’Homme, entre autres thématiques philosophiques traitées avec une légèreté bon enfant.
Il faut dire enfin que, chez Laila, l’abstraction s’exprime surtout par une composition qui génère du sens sans se référer directement au concret. L’idéalisation des formes et des traits permet la représentation de tel ou tel sujet. Par cela, le sujet n’est plus un simple prétexte visuel, une silhouette, mais une allégorie, un discours pictural implicite.
Ayoub Akil
Source: Marocains Partout
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