Malika Agueznay
Malika Agueznay, née en 1938 à Marrakech, elle vit et travaille à Casablanca.
Malika Agueznay est à la fois peintre, sculpteur et graveur émérite, animée par l’amour de l’art et le sens aigu du travail bien fait. Elle étudie à l’école des Beaux-Arts de Casablanca de 1966 à 1970, prenant part à l’aventure des peintres du « Groupe de Casablanca ».
En 1978, elle aborde le monde de la gravure à Asilah auprès de grands maîtres tels que Roman Artymowski, Mohamed Omar Khalil, Krichna Reddy et Robert Blackburn. Elle est membre fondateur de l’Atelier de gravure d’Asilah, en compagnie de R. Abularach, Farid Belkahia, Camille Bellops, S. Debbagh, N. Carabba, et N. Soumi, et continue d’y travailler.
Malika Agueznay perfectionne son savoir-faire à New-York avant d’installer une presse personnelle dans son atelier sur les hauteurs d’Anfa.
L’écrivaine Toni Maraini, qui connaît de très près l’artiste et ses travaux, dit : « Malika Agueznay a traversé les différentes phases de la situation artistique marocaine sans se plier aux diktats des modes, de l’apparence et du marché, et sans renier les idées qui l’avaient aidée à mûrir. Elle a poursuivi son chemin se dédiant à la peinture et à la gravure avec grâce et rigueur, passion et discipline, et une tenace, très tenace, volonté. Et, même, avec une saine inquiétude, et une aimable modestie. Et pourtant, elle peut être considérée comme l’une des premières femmes peintres de l’abstraction au Maroc, sinon la première dont le travail soit documenté par une production échelonnée dans le temps. ».
En parlant de sa démarche artistique, Malika Agueznay précise : « Je me suis détachée de la figuration depuis mes deux premières expositions. Mais, en fait, ma recherche autour du sujet des algues a commencé quand j’étais à l’école des Beaux-Arts. J’ai toujours été attirée par ces formes qui représentent pour moi différents aspects, dont la féminité, la courbe, l’arabesque... C’est une recherche que j’ai entamée au départ par hasard, par instinct. Quand on est étudiant, on essaye de s’orienter vers quelque chose. Pour moi, c’était ces formes-là. Notre souci est de se libérer et libérer notre subconscient et notre imaginaire. »
Pour le critique d’art Moulim El Aroussi : « Malika Agueznay saisit la calligraphie arabe et lui insuffle l’âme de l’algue. La redistribution des formes et des éléments plastiques sur le support rappelle de beaucoup le tapis marocain ; la lettre arabe acquiert par ceci un autre aspect, elle est difficilement déchiffrable car, d’un point de vue purement plastique, elle est lisible dans tous les sens. »
Au final, le motif des algues, une fois tentaculaire, embryonnaire, vertigineux, mystérieux, ou sacré, avec ses mouvements et ses chromatiques puise son origine dans l’enfance de l’artiste : « Le fait d’avoir vécu dans la nature au milieu d’arbres, d’oliviers, d’animaux, de montagnes (l’Atlas parfois très enneigé) depuis ma tendre enfance m’a profondément marqué du côté écologique. Ma mère a été ma plus grande initiatrice à admirer et respecter la nature ».
SOURCE : Fondation Attijariwafa bank