Mariam Abouzid Souali

Diplômée de l’Institut national des Beaux-arts de Tétouan en 2012, Mariam Abouzid Souali poursuit ensuite une formation en littérature française et histoire de l’art à l’Université Mohamed V de Rabat puis à l’Université Abdelmalek Essaâdi de Martil. En 2014, l’artiste née en 1989 entame une thèse doctorale et décroche la prestigieuse bourse Fulbright afin de poursuivre ses recherches au Bryn Mawr College en Pennsylvanie, aux États-Unis. Parmi ses expositions récentes : Zone franche (Institut des cultures d’Islam, Paris, 2021). Mariam Abouzid Souali s’est fait particulièrement remarquer lors de ses expositions au Comptoir des Mines Galerie Marrakech, où elle présenta, entre autres, une œuvre monumentale en référence au «Radeau de la Méduse» de Géricault.

Particulièrement remarquée pendant la 1-54 Marrakech, Mariam Abouzid Souali fait figure d’ovni parmi sa génération. Travailleuse et érudite, cette doctorante en histoire de l’art n’hésite pas à se frotter aux grands maîtres. Portrait d’une jeune artiste bientôt trentenaire qui explore l’univers onirique de l’enfance.&

Seule devant l’immense toile que sa blancheur défend, telle l’al- piniste au pied du glacier. Dans son atelier de Marrakech mis à disposition par sa galerie, la silhouette de la jeune artiste semble frêle devant l’immense écran blanc de 7 mètres sur 5, les dimen- sions exactes du Radeau de la Méduse, le chef-d’œuvre de Géri- cault. Mariam Abouzid Souali a le sourire désarmant des auda- cieuses. Je la rencontre à la veille de son grand défi, se mesurer au chef-d’œuvre démesuré du Louvre, un sommet de la peinture d’histoire. Peu nombreux sont les artistes d’aujourd’hui qui s’y essayent. Orchestrer une vaste composition, mettre en mou- vement sur la toile une foule de personnages, peindre la peti- tesse de l’homme face à son destin, c’était le propre de la pein- ture d’histoire, le « grand genre » réservé aux grands maîtres : de Rubens à Géricault. Mariam, l’enfant du Rif, la surdouée de Tétouan, a cette audace. Elle s’y prépare de longue date.

La petite fille de Targuist a grandi à Rabat sans jamais oublier les jeux de l’enfance au Rif : des enfants silencieux, rarement rieurs, absorbés par leur très sérieuse partie de saute-mouton (semsebbout) ou de cache-cache (khbbayaa), surgissent dans ses dessins et sa peinture depuis ses années aux Beaux-Arts de Tétouan. « L’art, c’est un jeu pour moi », explique-t-elle. Dessi- ner donc, comme une manière de conserver dans son rapport au monde l’innocence de l’enfance.

Source: Le Matin, Diptyk Mag

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