Mehdi Qotbi

1951

Véritable porte-parole de l’art marocain à l’échelle internationale, le peintre et président de la Fondation Nationale des Musées, Mehdi Qotbi, est parti de rien pour devenir un homme d’une influence culturelle considérable. Il dira un jour : « Je me suis toujours efforcé de rendre tout ce que j’avais reçu, et j’ai tout reçu du Maroc et j’ai tout reçu de la France ». L’artiste est vraisemblablement un homme de parole.

Né à Rabat en 1951 dans un milieu extrêmement pauvre, Mehdi Qotbi est l’incarnation par excellence de la success story. De son amour pour l’Art, il en a fait un parcours d’excellence.

Une vocation découverte par un heureux hasard
L’audace et la détermination qui le caractérisent et qui font de lui ce qu’il est aujourd’hui, se révèleront dès l’âge de 12 ans. Alors qu’il assiste à un défilé militaire, ébahi par le spectacle, l’adolescent va à la rencontre de Mahjoub Aherdan, ministre de la Défense Nationale, par ailleurs peintre et poète. Le jeune Mehdi lui demandera de le faire entrer au lycée militaire de Kenitra. S’il n’y sera que de passage, le lieu changera le cours de son destin : il y découvrira un attrait particulier pour le dessin. Lorsqu’il intégrera à 17 ans l’école des Beaux-Arts de Rabat, une nouvelle passion l’assaille : la peinture.
Un an plus tard, en 1969, Mehdi Qotbi fera une rencontre décisive en la personne du peintre Jilali Gharbaoui. Lorsque le jeune artiste lui présentera ses travaux, Gharbaoui, très enthousiaste, lui fera vendre deux toiles, à 20 dirhams chacune, et l’encouragera à développer son art. En quête d’opportunités, Mehdi Qotbi obtiendra un passeport par l’intermédiaire de Mahjoub Aherdan, et s’envolera vers la France. Il y vivra 37 ans.
Une diplomatie parallèle culturelle
Mehdi Qotbi s’inscrit à l’école des beaux-arts de Toulouse, obtient son diplôme, puis part pour Paris, où il suivra les cours de l’École supérieure des Beaux-Arts. À la fin de ses études, il devient professeur d’arts plastiques, une matière qu’il enseigne de 1978 à 2006 dans le prestigieux lycée La Rochefoucauld à Paris. Ses élèves ne sont autres que les enfants de Juppé, Villepin, Fillon et beaucoup d’autres personnalités. Avec un carnet d’adresses de plus en plus rempli, Mehdi Qotbi créé le cercle d’amitié Maroc-France pour se mettre au service de son pays. Ce fervent militant du rapprochement entre le Sud et le Nord de la Méditerranée continue d’étoffer son réseau et développe ainsi une diplomatie parallèle culturelle.
Un peintre au succès fulgurant
Mehdi Qotbi jongle alors entre son métier d’enseignement, ses actions diplomatiques et sa passion qu’est la peinture. Son œuvre se faisait déjà remarquer depuis des années en France, mais aussi dans les quatre coins du monde où il expose : de l’Europe en Asie, en passant par l’Afrique, les Amériques et le Moyen-Orient. Le peintre est reconnu internationalement et ses toiles connaissent un succès fulgurant. Ses œuvres, marquées par la calligraphie arabe, inspireront des noms illustres, tel que le poète Eugène Guillevic, parmi tant d’autres. Il fréquentera et travaillera avec de nombreux écrivains, dont Léopold Sedar Senghor, Michel Butor, Nathalie Sarraute, Octavio Paz, ou encore Aimé Césaire.
Un travailleur acharné et passionné
En 2008, Mehdi Qotbi décide de rentrer dans son pays natal pour y développer l’art et la culture. Doté d’un sens relationnel inouï et d’une détermination à toute épreuve, Mehdi Qotbi se voit nommer président de la Fondation Nationale des Musées en 2011 par le Roi Mohammed VI, souverain qui a placé la culture parmi l’une des priorités de son règne.
Depuis, l’artiste et diplomate travaille d’arrache-pied pour mener à bien sa mission : faire rayonner l’art marocain, préserver et enrichir le patrimoine du Royaume, démocratiser la culture et la rendre accessible à l’ensemble des marocains. Le pari est plus que réussi, et rares sont les personnes qui auraient pu, comme lui, donner un tel coup de boost à la scène artistique marocaine. Il donnera une visibilité nouvelle aux artistes marocains, dont les œuvres seront exposées au Louvre, à l’Institut du Monde arabe ou encore au musée de Dubaï.
Amoureux de l’Art et travailleur acharné, Mehdi Qotbi amènera des œuvres mondialement connues (Giacometti, Picasso, Matisse, Braque, Monet, Dali, Miro… et prochainement Delacroix) à la portée des populations marocaines. Pour mener avec tant de brio ses responsabilités multiples, seule la passion le guide et l’anime, affirme « le créateur d’avant la création », comme l’a appelé Jean d’Ormesson.
Un grand homme aux hommages multiples
Au Maroc, Mehdi Qotbi a été fait Officier de l’Ordre du Trône. Dans son deuxième pays, la France, il a été fait Commandeur de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre national du Mérite et Commandeur des Arts & Lettres. Lors de la remise de décorations par Frédéric Mitterand, l’ancien ministre de la Culture déclarera : « Vous rendre hommage, c’est aussi rendre hommage au dialogue et à l’amitié franco-marocaine à laquelle vous avez consacré votre énergie et votre générosité […] Aujourd’hui, à mon tour de vous remettre des insignes. Eux aussi gardent en un sens leur part de mystère, loin de l’immédiateté de la pompe et des honneurs. Ils portent aussi, en blanc et vert, la chaleur et le secret de ce qui fait l’amitié ».
Aujourd’hui, Mehdi Qotbi nous a accordé un entretien, dans lequel il nous dresse un état des lieux de l’art et de la culture au Maroc.
Source: Le Courrier de l'Atlas

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Œuvre de Mehdi Qotbi

50 x 30 cm
Dh 9,000.00 DHs