Monia Touiss

Artiste-plasticienne, céramiste et graveuse, Monia Touiss est née à Tétouan en 1971. Elle vit entre le Maroc et l’Espagne. En 1992, elle décroche le Prix Mariano Bertuchi et le diplôme de l’École nationale des beaux-arts. Elle détient un doctorat de la Faculté des beaux-arts de l’Université de Barcelone en 2000. Monia a quitté son pays natal en 1992 pour poursuivre ses études à Barcelone avant de revenir au bercail en 2005. Sa première exposition a été organisée par Dar Chebab de Tanger, en 1990. Elle a participé à une centaine d’expositions collectives et de manifestations culturelles, notamment à Tétouan puis en Espagne. Elle a aussi participé à plusieurs reprises au Moussem d’Assilah. Huit expositions personnelles lui ont été consacrées dans la capitale catalane entre 2000 et 2016, principalement à la Galerie Safia, ou à Stuttgart (2000), à Cordoue (2004), à la Cité internationale des arts de Paris, à Bogota (2011), à l’Institut français de Marrakech (2015) et à Manama, au Bahreïn, à l’Albareh Art Gallery en 2016. Les œuvres de Monia Touiss ont été montrées dans plusieurs expositions collectives. Dernièrement, la Galerie Delacroix de Tanger a accueilli quelques-unes de ses œuvres dans le cadre d’événements pour célébrer les lauréats de l’École nationale des beaux-arts de Tétouan, aussi un hommage à l’École des beaux-arts de Tétouan à l’Espace Prestigia de Casablanca intitulée «De maîtres à disciples».
«Monia Touiss procède à une forme de dissolution de l’espace, comme un aboutissement du processus enclenché par Nicolas de Staël. Où la figure est là, cachée par le mouvement et par la matière, mais qui résiste encore sous la mince couche d’huile ou d‘acrylique. Outre les grands formats qui constituent son caractère remarquable, cet art est cela avant tout : une représentation du monde à la dimension du cosmos. De cette nébuleuse qu’elle représente et qu’elle contient, l’œuvre introduit une nouvelle dualité. Voilà une peinture minérale qui rappelle une tranche d’onyx ou l’intérieur d’une géode, une coulée de lave et un mouvement magmatique originel, le froid et la distance de cette nuit qui règne dans les mondes intersidéraux, où seul prévaut le vide absolu. », poursuit Philippe Guiguet Bologne.
Et d’ajouter : «Monia Touiss est aussi pure peinture, une essence de la peinture, de la même façon qu’elle est pure spatialité, une conquête de l’espace. Un envahissement de ce qui reste de l’espace quand tout en a été défait et qu’il ne demeure que le pigment, comme une poussière interstellaire, voilà ce qui nous entoure, nous enveloppe et nous interpelle. Monia Touiss peint une œuvre contextuelle, à hauteur de l’être humain, dans laquelle l’homme peut encore entrer.»
Les paysages méditerranéens sont présents dans ses peintures, ses préoccupations humaines aussi. Sur la toile, elle peint son regard porté sur l’humain dépassant les frontières. Tout y est dans les visages, dans les lumières adressant à l’essence humaine et aspirant à une altérité à venir.  
« Monia Touiss peint une œuvre contextuelle, à hauteur de l’être humain, dans laquelle l’homme peut encore entrer. Une œuvre à sa taille, qu’il peut habiter. Ce que l’on appelle une vacance, une forme d’hospitalité, une disponibilité, mais également une certaine poésie et plus encore, une spiritualité, telle qu’elle demeure pensée ailleurs qu’en Occident.», conclut Philippe Guiguet Bologne.
Source: Libération, Albayane Press

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