Nabil El Makhloufi

Né à Fès en 1973, Nabil El Makhloufi vit et travail à Leipzig, en Allemagne. Diplômé de la très célèbre Académie des arts visuels de Leipzig, le peintre marocain expose en Europe, au Liban et en Afrique. Il a d’ailleurs été primé lors de la neuvième édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar en 2010.

Dans ses œuvres, Nabil El Makhloufi fait cohabiter le réalisme et l’art abstrait qui, lui, ne renvoie à aucun objet de la réalité. Avec des personnages bien distincts, ancrés dans la toile, mélangés à des éléments presque indescriptibles, le plasticien rend son art unique. On ne sait pas où s’arrête le réalisme et où commence le symbolisme.

La figuration domine dans la démarche esthétique de cet artiste-peintre, fidèle élève de Leipzig, mais qui n’oublie pas pour autant ses racines marocaines que l’on retrouve dans le choix de couleurs telles que l’ocre, l’orange et le bleu et que l’on retrouve aussi dans certaines situations représentées dans ses œuvres. Nabil Makhloufi définit sa peinture comme étant «un essai rendant matériellement saisissables les pensées, les sentiments et la mémoire culturelle, avec leurs déformations et leurs taches aveugles». Durant ces deux dernières années, le peintre s’est consacré à la recherche d’une langue picturale poétique. Une recherche qu’il perçoit comme «une émancipation de la peinture figurative mimétique en faveur de l’expression».

Nabil Makhloufi aime défier les règles et harmoniser des univers différents dans un même tableau. «Le calcul d’une part et le hasard d´autre part, l’incertitude et l´exagération, la tension formelle entre les formes organiques et géométriques» sont des moyens qui lui permettent de visualiser «d’une façon fragmentable le temps et les souvenirs».

Bien qu’il vive et travaille en Allemagne, Nabil Makhloufi n’a d’yeux que pour le Maroc. «Le quotidien, la mémoire, le Coran, le soufisme, la langue, la rue : pour moi, le Maroc, avec ses contradictions, est ma plus grande source d’inspiration.

Il suffit que je me promène dans la rue pour avoir des impressions intenses», précise l’artiste. Il dit faire partie «d’une culture qui voit le monde comme une création harmonieusement ordonnée», mais s’intéresse au contraire à «un seul fragment de l’existence humaine, l’imparfait», conclut-il.

Source: Le Matin

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