Oussama Aït Ouahi

Oussama Aït Ouahi a pris son envol dans le domaine de l’art en 2004, en étant très actif dans le domaine théâtral et musical, puis l’art plastique en participant à des expositions au Maroc et à l’étranger, ses œuvres ayant suscité l’intérêt des artistes, des critiques d’art et des amateurs de l’art pictural. «J’ai commencé avec la musique et j’ai fait des formations professionnelles avec des professeurs étrangers en théâtre, en mise en scène, puis j’ai choisi les arts plastiques, parce que je me suis trouvé plus attiré par les couleurs et les formes. Donc je me suis lancé dans cet art en autodidacte, car à Nador, il n’y a pas d’Instituts pour des études artistiques. C’est ce qui m’a poussé à créer, dernièrement, l’Institut “Studio Artista” de formation professionnelle en arts plastiques pour partager mon expérience avec les jeunes de la ville de Nador, en leur donnant des cours de peinture d’une manière académique.
Des personnes dans la tranche d’âge de 21 jusqu’à 50 ans viennent apprendre, avec parmi elles des femmes qui ont une grande expérience et une énergie exceptionnelle dans cet art. C’est une fierté et en même temps une surprise, car je ne pensais pas que des femmes âgées puissent avoir ce potentiel pour peindre des travaux aussi professionnels. Elles avaient seulement besoin d’encadrement et d’encouragement», souligne Oussama Aït Ouahi.
L’artiste, après avoir décroché son bac de sciences économique avec difficulté, car Oussama est passé par des moments durs suite au décès de son frère. «En regardant une émission à la télévision, j’ai vu un docteur qui parlait du rôle de l’art dans l’éducation et la psychologie de l’enfant. Ce qui m’a donné l’envie de commencer à peindre, chose difficile à faire accepter dans le milieu conservateur où je vivais et qu’il fallait convaincre. J’ai consacré une année pour apprendre cette discipline. Pendant la journée, j’apprenais la théorie et le soir je fais la pratique, jusqu’à ce que je me sois senti capable de sortir mes travaux pour les exposer devant le public de Nador et ailleurs dans d’autres villes.
J’ai constaté l’intérêt porté par les gens à mes toiles. Ce qui m’a encouragé à me présenter dans diverses écoles privées pour donner des cours de dessin et de peinture. Car l’art plastique est considéré comme l’un des meilleurs moyens d’expression. Ce fut une belle expérience pour acquérir les outils de pédagogie et de comportement avec l’enfant. Mais j’ai dû arrêter à un certain moment, parce que je trouvais que je n’avais plus le temps pour approfondir ma recherche personnelle dans le domaine et pour me concentrer sur des sujets en relation avec mon environnement, avec la femme, avec la nature, avec l’être humain et sa relation avec les autres. J’ai essayé d’observer cette relation avant et pendant la pandémie et je me demande, sur mes toiles, comment elle sera après».
Cette même exposition, qu’il avait présentée en mars à Nador, a eu beaucoup de succès auprès du public de Nador. «Pendant cette exposition, j’avais organisé une conférence en faisant appel à des professeurs universitaires pour parler de ce sujet d’une manière académique, notamment Hassan Achouik, Youssef Achelhi et Mohamed Achou. Et maintenant, je suis très content de participer, avec cette collection, à la dixième édition du Festival international du cinéma et de la mémoire commune à Nador, sur invitation de son directeur général, Abdeslam Boutayeb. Ce qui a permis à un large public cinéphile et de professionnels du cinéma, d’ici et d’ailleurs, de voir mes travaux et de m’encourager dans ce que je fais. Une expérience dont je suis très fier», indique Oussama.
Cet artiste très ambitieux possède déjà un riche parcours. Il a travaillé sur plusieurs écoles plastiques, notamment le réalisme, l’impressionnisme, l’abstrait, le cubisme… «Mais, aujourd’hui, je travaille plus sur l’abstrait, parce que je me retrouve plus dans ce genre de peinture qui est proche de mon environnement. J’essaye de donner ce que les gens ne voient pas, afin de transmettre des messages d’une manière artistique. Il y a aussi mon appartenance au milieu sahraoui qui se répercute sur mes toiles, à travers la couleur orange très foncée. C’est la couleur de la culture, du patrimoine, de la pauvreté, du continent africain. Il y a aussi le bleu, le marron, le blanc et le jaune qui sont les couleurs des constituants de la nature. En étudiant ces couleurs de la nature, on réalise qu’on est en train de la détruire d’une manière flagrante, d’où cette sculpture exposée, par le biais de laquelle je lance un cri d’alerte, pour essayer de la sauver, par notre comportement responsable, pour la conserver et conserver notre mode de vie», précise Oussama Aït Ouahi, dont la persévérance, l’ambition et le travail avec responsabilité sont les mots clés dans sa vie. 
Source: Le Matin

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