Entre la céramique et la peinture, l'artiste Rhénimi s'est engagé, durant sa longue carrière artistique, dans la voie de l'abstraction pour nous offrir un monde de l'informe : une sorte de chaos où le trait et la couleur sont maître des lieux, selon le critique d'art Farid Zahi. Et donc, «Frontalité-spontanée. Démarche expressive, profondément habitée par le souci de l'hybride, ouverte aux variations les plus inattendues», sont les deux axes sur lesquels repose toute l'œuvre de Rhénimi, celle-ci se traduisant artistiquement par deux techniques bien distinctes, à savoir : la création d'espaces chromatiques qui se chevauchent continuellement offrant ainsi au regard une sorte de «géographie souterraine».
Calligraphie imaginaire.
En outre, la présence de traits et de touches qui viennent se greffer à cet amalgame de couleurs effervescents, mettant en exergue une calligraphie imaginaire.
Mais, si Rachid Rhénimi se présente à nous comme étant un peintre de grande qualité, il n'en reste pas moins qu'il est aussi un céramiste des plus rares au Maroc à utiliser ses ressources en arts plastiques dans le but de créer un style de céramique tout à fait nouveau, car d'après lui
«il n'existe pas de tendance spécifique dans la céramique marocaine… tout ce qu'il y a, ce sont des essais personnels et des tentatives sous forme de choix mélangés ou d'inspirations d'artistes occidentaux ! et les exemples sont nombreux dans ce domaine».
En effet, Rachid Rhénimi a préféré approfondir ses connaissances dans l'art de la céramique qu'il a découvert il y a environ 12 ans en France à travers trois stages de perfectionnement : le premier à Limoges, les deux autres à Lyon, sous les directives d'un professeur coréen, lequel professeur s'intéressait, tout particulièrement, à la poterie marocaine rurale, qui paraît-il, existait déjà depuis quatre mille années au Maroc.
Or, travaillant toujours en solitaire, à la fois timide et très réservé, sans trop de prétention, Rachid Rhénimi est l'auteur de la réalisation de plusieurs œuvres dans des lieux publics à Rabat, et de nombreuses expositions collectives ou individuelles rehaussées par des participations à des festivals, notamment celui d'Asilah (atelier de céramique) 1990, et de Mawazine (ateliers ouverts- 2002).
Rappelons que Rachid Rhénimi est professeur d'arts plastiques à Rabat depuis 28 ans.

Source: Le Matin