Saïd Messari

Natif de Tétouan, Saïd Messari a étudié l'art décoratif, la publicité, la gravure et l’histoire de l’art à l'Institut national des beaux-arts de Tétouan avant de poursuivre ses études à l'Université Complutense de Madrid. Depuis 1982, l’artiste expose ses œuvres dans de nombreux pays, notamment au Maroc, en Espagne en Italie et au Brésil, tout en donnant des cours en Italie.
Saïd Messari réside à Madrid depuis une trentaine d’années. Il s’est battu pour avoir son propre atelier et gagne sa vie en fournissant des entreprises, banques ou particuliers en éditions limitées de gravures, sur commande. L'artiste est, également, connu par son utilisation des techniques de gravure non toxiques et respectueuses de l'environnement. Et ce afin d'intégrer dans l'œuvre d'art les préoccupations globales concernant l'environnement.
«Je voulais élaborer des supports qui n’étaient pas utilisés dans la gravure. Travailler avec des formes irrégulières, chercher le voisinage de la gravure avec l’art de l’installation, des sculptures multidimensionnelles ; actualiser les concepts, mais toujours sur une base pratique et à la fois comme une source de la démarche créative», souligne l’artiste-plasticien Saïd Messari. Son laboratoire expérimental, qu’il a intitulé «Lab 24», a donné naissance à une transition vers le figuratif, tout en se détachant des sentiers battus de l’art de la gravure, attestant par la même que «la gravure est un art artisanal très ancien et très minutieux qui a été un peu délaissé avec le développement des nouvelles technologies. J’essaye de le valoriser en y intégrant des techniques nouvelles», explique l’artiste dont ses nouveaux travaux dénotent d’une recherche versant aussi bien dans la gravure, l’art de l’installation ou encore des sculptures multidimensionnelles. Apparaissent, ainsi, des formes irrégulières autour d’une expérimentation globale enserrée dans diverses disciplines créatives. Un même travail peut réunir plusieurs formes artistiques, puisant des techniques de gravure, de sculptures en papier mâché, d’acryliques, de dessin et de collage.
Une innovation assez originale dans cet art, donnant lieu à des formes exceptionnelles, avec une sémiotique des textures graphiques, picturales et sculpturales qui transforme les silhouettes en profils de portraits anonymes, où ce qui est spectaculaire, c’est le propre papier, soit standard, découpé et profilé, soit en relief en 2D et 3D. L’ensemble vise à donner une autre mesure à l’œuvre. «À travers les silhouettes métaphoriques de cette série, j’ai voulu signifier des destinations opposées et énigmatiques, avec des questions sans réponse, fragiles comme le papier de la mémoire, en son double sens», affirme Saïd Messari. Celui-ci étant très intéressé par les deuxième et troisième dimensions, toujours dans sa recherche expérimentale sur la gravure. Les travaux de Messari reflètent, aussi, l'exploration du support qui épouse des formes différentes, notamment des rectangles, cercles et triangles qui constituent souvent des puzzles permettant d'élargir la lecture de l'œuvre d'art. À travers ses multiples recherches, S. Messari ambitionne de réhabiliter la gravure en tant que genre artistique d'une grande valeur plastique, expressive et esthétique, à pied d'égalité avec la peinture, ainsi que de montrer la noblesse du papier, dont l'utilisation conduit à des résultats inespérés. Ses idées qu’il a toujours désiré mettre à exécution voient enfin le jour et surprennent plus d’un. 
Source: Le Matin

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