Younes Belamine
1996
Natif de 1996, Younes Belamine incarne cette nouvelle génération d’artistes plasticiens qui arrivent avec une nouvelle conception où le talent se conjugue parfaitement à l’apprentissage et à l’observation. Issu d’une famille d’artistes, il a baigné dans la peinture pour ne pas dire qu’il est tombé dedans quand il était petit.
Son père, Abdelkrim Belamine, lauréat de l’Ecole des beaux-arts de Tétouan, est l’un des peintres les plus en vue de la figuration. Son grand-père était un maître-artisan et avait participé à la réalisation de plusieurs ouvrages artistiques, dont la Mosquée Hassan II à Casablanca.
Dans ce sens, on ne peut pas dire que Younes Belamine est un peintre autodidacte, il fréquente l’atelier de son père depuis son jeune âge ; une sorte d’initiation à la peinture et d’intériorisation des règles et du travail des formes et des coloris. Ses études de commerce à Paris, à l’emlyon business school, n’ont pu le mener ailleurs car les sirènes de l’art l’ont éblouies au point de s’y consacrer complètement.
Et pourquoi ne pas consacrer le savoir acquis lors de son cursus à son talent, surtout qu’à l’initiation du père est venu s’ajouter un certain nombre de stages en France, dont un passage très fructueux à l’Ecole des beaux-arts de Paris. Ses fréquentations des musées et ses différentes rencontres avec des peintres ont consolidé son talent et lui ont ouvert de nouveaux horizons.
Younes Belamine ne cache pas son admiration de certains artistes peintres précurseurs dont Chabaâ et Melihi. Une certaine inspiration de ces deux artistes se dégage de ses ouvres avec toutefois une touche particulière, caractérisée par une application quant à la projection de la lame de fond, car de l’inspiration, se dégage une personnalité à part entière ; une personnalité forte de son appartenance à une famille foncièrement artiste et à un apprentissage précoce dans l’atelier du père.
C’est cela qu’on remarque à première vue quand on scrute la manière avec laquelle l’acrylique est travaillée. Younes Belamine donne à cette matière une autre dimension, la dimension d’un acrylique sobre, voire noble. Que ce soit au niveau des formes géométriques où des couleurs, on perçoit une certaine aisance dans la façon de traiter avec cette technique. Cela ne cache nullement les relents sociaux, ni les racines civilisationnelles.
En effet, dans le travail de Younes Belamine, il ressort un attachement inconditionnel aux formes géométriques tirées du patrimoine traditionnel islamique. Un travail abstrait projeté dans des formes tantôt sous forme de design, tantôt sous forme de décoration et tantôt sous forme d’architecture. Un ensemble qui ne laisse aucune place au vide et c’est dans ce sens qu’on peut dire que l’œuvre de Younes Belamine est généreuse à souhait et que la formation quelle que soit sa nature, pourrait verser dans le service de l’art.