Zine El Abidine El Amine
Zine El Abidine El Amine est un plasticien représenté au Maroc par la galerie Nadar. Il est lauréat de l’École des arts plastiques de Casablanca. Il a participé aux Ateliers de l’Ecole des Beaux-arts de Casablanca. En 2008, il a été en résidence pour l’Atelier de gravure à l’Institut français de Tétouan. En 2009, il a bénéficié d’une résidence à la Cité internationale des arts à Paris. En 2013, il a participé à Doha Qatar international artiste. En 2013, il a pris part à Timedert, Agdez, Zagoura. En 2015, il a exposé à l’AAC, Azemmour. En 2016, il a participé au Remp’Art d’Azemmour. En 2017, il a pris part à l’AAC à Paris, au SMAC, en Tunisie et au SIA en Espagne.
Il est dit que la vérité existe et que l’on invente que le mensonge. C’est au bout du compte cela l’équation entre l’artiste et son œuvre. Comment faire du mensonge une vérité et comment faire de cette vérité une approche de vie ? Le mensonge est ici synonyme d’inconnu, d’improbable, de non-dit, d’espérance et d’attente.
Autrement dit, comment donner corps à ce qui fuit, à ce qui nous échappe en continu, à ce qui s’inscrit constamment dans le futur ? Toute la force de l’art réside dans cette dualité entre vérité et mensonge. Certains y plongent sans jamais vouloir en sortir. Quand d’autres s’arrangent avec les apparences pour leur donner un semblant de véracité.
Chez Zine El Abidine El Amine, ce qui déroute, de premier abord, c’est cet affrontement tangible entre l’inconnu et la forme que l’artiste veut lui donner. Tout le risque est de vouloir habiller l’inconnu. Quelle couleur lui donner ? Quelle lumière peut le draper ? Quel silence peut lui donner de la voix ?
Le peintre semble avoir trouvé la parade dans la déflagration de la couleur. C’est elle qui préside à l’acte de peindre. C’est elle qui définit la forme. C’est elle qui donne sens au non-dit. Dans cette féérie de silhouettes (pour ne parler que de cette somme considérable de toiles où le questionnement met à l’épreuve l’humain), le peintre incarne l’Homme dans sa quête de lui-même.
Un pèlerinage de soi à soi pour définir quelques contours toujours déchiquetés pour un homme qui marche, un homme qui s’arrête, un homme qui tourne en rond, un homme qui prend des sentiers dissimulés, un homme qui trouve des chemins de traverse, un homme qui refuse d’atteindre toute destination qui soit synonyme de fin de parcours, d’arrêt, de terminus. Chez Zine El Abidine El Amine, cet homme est sommé de partir, sans jamais s’installer nulle part.
C’est son destin, c’est son credo aussi. Cet homme dans la foule, qui marche avec d’autres, est souvent accompagné d’une pyramide que nous devons approcher dans son sens premier, qui veut dire un foyer de feu qui dure, qui va au-delà des contingences de cette existence pour nourrir un esprit libre, dans un univers clos.
Cette marche vers les hauteurs est un gage de liberté désirée. C’est un cheminement qui s’invente au fur et à mesure que le marcheur (l’artiste) invente cette sente qui le mène vers nulle part. Martin Heidegger, auteur justement de «Chemins qui ne mènent nulle part», avait écrit cette phrase qui sonne comme un oracle : «La mort est la face de la vie qui est détournée de nous, qui n’est pas éclairée de nous.» Le peintre cherchera au-delà du temps, une manière bien particulière pour donner à la mort le visage du vivant.
Source: Fnh
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